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Vaillancourt prêt à utiliser des fonds publics pour écarter un adversaire

Vaillancourt prêt à utiliser des fonds publics pour écarter un adversaire

L'ingénieur Claude Vallée a raconté à la commission Charbonneau mercredi que le maire Gilles Vaillancourt était prêt à utiliser des fonds publics pour écarter Daniel Lefebvre de la course à la mairie de 1997.

Un texte de François Messier

M. Vallée a raconté que le maire de Laval l'avait convoqué dans son bureau après avoir eu vent que Daniel Lefebvre, son associé au sein de la firme de génie-conseil Vallée Lefebvre, entendait se présenter contre lui dans la course à la mairie.

« Il me dit : "on aime bien faire affaire avec vous. Vous êtes en affaires. Je suis prêt à vous donner 15 % si tu l'arrêtes - pour qu'il joue à l'ingénieur lui aussi, c'est là qu'est son avenir. Et si tu te dissocies de lui complètement, là je pourrais te donner 13% des honoraires d'ingénierie de la Ville, ce qui représentait quand même 2 millions, 2 millions et demi par année », a déclaré Claude Vallée.

Ce pactole représentait le triple des honoraires que Vallée Lefebvre obtenait alors de la Ville. « La proposition d'affaires était bonne en maudit » a commenté Claude Vallée.

Selon lui, la candidature de Daniel Lefebvre, le fils de l'ancien maire Claude Ulysse Lefebvre, n'était pas encore officielle lorsque le maire Vaillancourt lui a fait cette proposition. « Il est encore récupérable, et c'est là-dessus que le maire Vaillancourt a misé pour que je tente de récupérer Daniel », a-t-il dit.

Claude Vallée a néanmoins refusé de marcher dans la combine du maire. « Il y avait un problème : c'est que je ne contrôle pas M. Lefebvre. Et comme c'est un ami, par respect pour lui, je ne pouvais pas lui dire je vais aller te jouer dans le dos. »

« Je suis parti. On n'avait pas besoin de se le dire : je devenais moi aussi un irrécupérable. On n'avait pas besoin de se le dire par des mots. Le langage corporel parlait suffisamment et les gestes qui ont été posés après aussi. Parce que là, les vivres ont été coupés », a poursuivi l'ingénieur.

Vallée Lefebvre était une firme condamnée, Claude Vallée dit n'avoir eu que deux choix. « Je devais me recantonner sur le Rive-Nord ou même mieux, vendre le bureau, chose qu'on a faite. C'était la conséquence inévitable : il fallait vendre », a laissé tomber Claude vallée.

Dès que Daniel Lefebvre a officiellement déclaré sa candidature, ses parts dans Vallée Lefebvre (25 %) ont été vendues. M. Vallée a rapidement fait de même.

En janvier 1997, BPR a acheté Vallée Lefebvre. Claude Vallée est lui-même devenu associé chez BPR, mais a rapidement quitté le pays pour aller travailler à Istanbul, en Turquie, pendant une dizaine d'années.

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