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Policiers et manifestants jouent au chat et à la souris en Turquie

Policiers et manifestants jouent au chat et à la souris en Turquie

Les policiers antiémeutes sont entrés tôt mardi matin sur la place Taksim, à Istanbul, lieu de départ du mouvement de protestation antigouvernementale qui a cours en Turquie depuis 12 jours.

Selon des journalistes présents, les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes sur les petits groupes de manifestants qui restent sur la place depuis plus de dix jours. Ils ont détruit les barricades installées par les manifestants sur les rues menant à cette place centrale d'Istanbul, à l'aide de véhicules blindés munis de canons à eau.

Les policiers auraient dispersé un grand nombre de manifestants qui se trouvaient sur la place Taksim, dont certains auraient répliqué en jetant des pierres et des cocktails Molotov.

Les policiers ont tout de même réussi à disperser les manifestants en avant-midi. Toutefois, lorsque l'intervention a été interrompue, pendant l'heure du dîner des agents, la place Taksim s'est à nouveau remplie de manifestants.

L'image et l'économie de la Turquie sont attaquées, dit Erdogan

De son côté, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan se montre toujours inflexible.

Pendant sa réunion avec le groupe parlementaire de son parti, l'AKP, le président a à nouveau cherché à délégitimer les manifestations, déclarant qu'elles faisaient partie d'un « plan systématique » pour nuire à l'image et à l'économie du pays.

M. Erdogan a également redemandé aux manifestants rassemblés au parc Gezi de se disperser.

Le premier ministre a par ailleurs donné un nouveau bilan des morts, faisant état de quatre décès. Trois manifestants et un policier ont perdu la vie pendant les manifestations, a-t-il dit. Son bilan a ensuite été confirmé par l'Association turque des médecins.

En plus de ces décès, les troubles qui secouent la Turquie depuis 12 jours ont fait un total de 4947 blessés, précise d'autre part l'association des médecins.

Rencontre à l'agenda

Cette intervention des policiers survient au lendemain de l'annonce d'une réunion, prévue mercredi, entre le très critiqué premier ministre Recep Tayyip Erdogan et des représentants des manifestants qui réclament sa démission.

En annonçant cette rencontre, le vice-premier ministre Bülent Arinç a également déclaré que le gouvernement ne tolérerait plus les rassemblements illégaux et que les campements de fortune pourraient être démantelés.

Les policiers avaient commencé, tard lundi soir, à disperser les militants qui manifestaient dans les rues de la capitale Ankara.

Dimanche, le premier ministre Erdogan avait été particulièrement dur à l'endroit des manifestants, qu'il a qualifiés « d'extrémistes » et de « pillards ». Il avait également appelé ses partisans à faire sentir leur présence aux manifestants qui réclament sa démission.

Dans la soirée lundi, le président Abdullah Gül a d'ailleurs promulgué une loi qui limite la vente et la consommation d'alcool, un pied de nez aux manifestants qui dénoncent ce qu'ils estiment être un virage de plus en plus conservateur dans les politiques gouvernementales.

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