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Qui sont les bénévoles du Grand Prix du Canada?

Qui sont les bénévoles du Grand Prix du Canada?

Un texte de Bahador Zabihiyan

Ils sont quelque 800 bénévoles - médecins, pompiers, ingénieurs ou encore opérateurs de machineries lourdes - à travailler sur la piste du Grand Prix du Canada. Et beaucoup de ces bénévoles ont côtoyé le travailleur de piste qui a perdu la vie dimanche.

Un texte de Bahador Zabihiyan

L'homme de 38 ans escortait une grue qui transportait la Sauber d'Esteban Gutiérrez, immobilisée après son abandon, lorsqu'il a trébuché en voulant ramasser sa radio. La grue lui a roulé sur le corps, sans que l'opérateur ne puisse s'arrêter.

« Je conduisais les mêmes sortes de machines pour lever des voitures, les sortir de la piste », explique Ken Hall, qui a été bénévole sur le circuit jusqu'en 2011, et qui connaissait très bien la victime.

Le bénévole qui a été tué était originaire de la région des Laurentides, selon M. Hall. Il était un ami proche de son fils. « Ils ont grandi ensemble avec mon fils, ils ont fait des vacances ensemble. Sa première passion c'était la course. Les parents font partie de mes meilleurs amis », se remémore-t-il, en entrevue téléphonique avec Radio-Canada.ca.

Les bénévoles du Grand Prix du Canada se retrouvent chaque année autour de la piste pour veiller au bon fonctionnement de la course et pour partager leur passion commune. De forts liens se sont créés au fil des ans, explique M. Hall.

« Il n'y a pas juste mon fils, il y a 12 jeunes qui étaient vraiment proches du jeune qui a été tué, puis eux autres, ils sont toujours ensemble, ils étaient toujours ensemble ce matin », souligne-t-il.

Des bénévoles très qualifiés

Selon Ken Hall, les bénévoles sont des gens d'expérience. « C'est sûr, on pratique avec ces machines-là, souvent ce sont des gens qui travaillent sur les sites des chantiers de construction qui s'en occupent. On cherche toujours des bénévoles qui ont de l'expérience avec ces appareils-là », explique-t-il.

Être bénévole au Grand Prix comprend quelques risques, mais les équipes sont bien formées, dit M. Hall, précisant que le plus grand risque est d'être heurté par une voiture lors d'une opération pendant la course.

Ainsi, en 1983, le véhicule du pilote Mario Andretti, est sorti de piste, pour finir sa course non loin du lieu où se trouvaient M. Hall et son équipe.

« On était dans un endroit protégé, il a eu un accrochage, la voiture a sauté dans les airs et elle est passée par-dessus nos têtes, vraiment proche », se souvient le sexagénaire. Mais personne n'a été blessé, car son équipe se trouvait dans un endroit sécuritaire.

Une opération de routine

Le bénévole tué faisait partie d'une équipe chargée de soulever une voiture accidentée, ce qui représente une manuvre plutôt simple, selon Giorgio Toso, l'ingénieur bénévole qui vérifie que les écuries appliquent toutes les règles de sécurité imposées par la fédération internationale.

« C'est une opération de routine que de lever une formule 1. En plus, l'accident n'est pas arrivé sur la piste pendant la course. Cette voiture-là, ils l'ont ramassée sur la piste pendant l'événement et ça s'est super bien passé », croit M. Toso, qui est bénévole lors des courses automobiles depuis 32 ans.

S'ils travaillent sans recevoir de rémunération, les bénévoles du Grand Prix n'en sont pas moins des professionnels, dit M. Toso. « Les opérateurs de machineries lourdes, ce sont des gens qui font ça comme métier, les pompiers ce sont de vrais pompiers, idem pour les médecins, etc. », explique-t-il lors d'un entretien avec Radio-Canada.ca.

« Chacune des équipes, chacun des métiers a ses réunions de préparation, il faut qu'ils s'exercent avec l'équipement, d'une année à l'autre, ce n'est pas nécessairement les mêmes machines », mentionne-t-il.

C'est l'Automobile club de l'île Notre-Dame qui est chargé de recruter les bénévoles. Et ceux qui veulent faire du bénévolat pour le Grand Prix doivent parfois attendre des années. Il existe même des listes d'attente pour certains corps de métier, selon M. Toso.

« Tous les gens qui viennent sont des passionnés de sports automobiles, souvent ils prennent des vacances. C'est le meilleur week-end de l'année, ils ne rateraient pas tout ça pour tout l'or du monde », conclut-il.

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