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La crise entre l'Éthiopie et l'Égypte s'accentue

La crise entre l'Éthiopie et l'Égypte s'accentue

L'Égypte et l'Éthiopie sont entrées dans une guerre verbale à la suite de la décision d'Addis Abeba de construire un barrage sur le Nil bleu.

Lundi, le président égyptien, Mohamed Morsi, a déclaré que « toutes les options sont ouvertes pour traiter ce sujet ».

« Nous n'appelons pas à la guerre, mais nous n'accepterons jamais que notre sécurité soit mise en danger », a poursuivi le président égyptien devant des centaines de partisans lors d'un rassemblement consacré à ce sujet.

La semaine dernière, des conseillers de M. Morsi avaient réclamé qu'Addis Abeba arrête ce projet.

Le premier ministre égyptien Hicham Qandil a de son côté indiqué plus tôt dans la journée que son ministre des Affaires étrangères, Mohammed Kamel Amr, allait se rendre « dans les prochains jours » en Éthiopie pour « exposer le point de vue égyptien ».

M. Qandil a expliqué que « la part de l'Égypte dans le Nil, qui est de 55 milliards de mètres cubes, ne correspond pas aux besoins quotidiens de l'Égypte et aux besoins de croissance. L'Égypte est entrée dans une phase de pauvreté hydraulique depuis cinq ans ».

Il a expliqué que la part d'eau était fixe, mais que les besoins étaient en hausse, ce qui représente « un grand défi pour la stabilité économique et sociale ».

Projet gigantesque

L'Éthiopie a entamé fin mai une déviation du Nil bleu sur 500 mètres en vue de la construction d'un important barrage hydroélectrique, un projet de près de 5 milliards de dollars.

Le barrage, qui doit être inauguré en 2016, sera le plus grand d'Afrique, avec une capacité de 6000 mégawatts, selon le gouvernement d'Addis Abeba, soit l'équivalent de six centrales nucléaires.

Il devrait permettre à l'Éthiopie de devenir le premier producteur d'électricité du continent africain.

Le Nil bleu rejoint le Nil blanc au Soudan pour former le Nil, qui traverse ensuite l'Égypte avant de se jeter dans la Méditerranée.

L'Égypte considère que ses « droits historiques » sur le Nil sont garantis par deux traités datant de 1929 et 1959 lui accordant notamment un droit de veto sur tout projet en amont qu'elle jugerait contraire à ses intérêts.

Ces accords sont toutefois contestés par la majorité des autres pays du bassin du Nil, dont l'Éthiopie, qui ont conclu un traité distinct en 2010 leur permettant de réaliser des projets sur le fleuve sans avoir à solliciter l'accord du Caire.

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