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Irak : près de 2000 morts en deux mois et demi

Irak : près de 2000 morts en deux mois et demi

Plusieurs villes irakiennes ont été la cible d'attentats à la voiture piégée lundi, alourdissant le bilan déjà sanglant du pays. Ces 70 morts et 230 blessés de plus confirment le regain de violence que connaît le pays depuis le début de l'année et qui fait craindre une guerre interconfessionnelle à l'image de celle de 2006-2007.

Même si cette dernière série d'attaques n'a pas été revendiquée, les dirigeants irakiens tendent à imputer les violences aux insurgés sunnites liés à Al-Qaïda. Selon l'Organisation des Nations unies, près de 2000 personnes ont été tuées en Irak depuis le mois d'avril seulement.

« Al-Qaïda est derrière cette attaque terroriste, a déclaré à l'AFP un vendeur de légumes blessé dans un attentat. Le groupe extrémiste sunnite essaie d'insuffler la haine religieuse dans notre région, alors que nous vivons en parfaite harmonie avec les sunnites », a-t-il assuré.

Des attaques ciblées

La majorité des victimes de lundi sont des membres des forces de l'ordre irakiennes, qui se trouvaient à des postes de contrôle ou de commandement situés dans le nord du pays lors des attentats.

« Nous avons reçu de très nombreux cadavres. La plupart d'entre eux étaient ceux de membres des forces de sécurité », a déclaré le Dr Anouar Abed al-Joubouri, de l'Hôpital général de Mossoul.

Dans cette ville, cinq voitures piégées ont explosé et plusieurs roquettes se sont abattues sur un poste de commandement des forces armées, tuant au moins 24 personnes et faisant 114 blessés, selon le gouverneur de la province de Nineva. Les villes de Kirkouk et sa région, Tikrit et Touz Khourmatou ont également été touchées, les attentats y faisant 16 morts.

À Joudaïda al-Chat, ville à majorité chiite, trois voitures piégées ont explosé, dont l'une conduite par un kamikaze, faisant 13 morts. Un autre attentat dans un marché à 20 km de Bagdad a fait huit morts.

Hautes tensions

Les sunnites manifestent de plus en plus leur mécontentement devant un gouvernement majoritairement chiite. Ils prétendent se sentir stigmatisés par la façon dont la justice et les forces de sécurité utilisent l'argument antiterroriste contre eux.

Ils réclament également la démission du premier ministre chiite Nouri Al-Maliki, malgré sa tentative d'apaiser les tensions en libérant des prisonniers sunnites injustement incarcérés et en augmentant le salaire de milices sunnites anti-Qaïda. Le système politique, quasi-paralysé, attise lui aussi la colère d'une partie de la population.

Une rencontre impliquant les leaders politiques et religieux au début du mois a bien tenté calmer le jeu, mais les parties n'étaient pas arrivées à un accord.

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