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Turquie : Erdogan lance un appel à la fin des manifestations

Turquie : Erdogan lance un appel à la fin des manifestations

De retour au pays, après un périple au Maghreb, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a été accueilli par des milliers de ses partisans à l'aéroport.

S'adressant à la foule, M. Erdogan s'est montré plus conciliant envers les manifestants qui en sont à leur septième jour de protestation dans plusieurs villes du pays.

« Nous sommes ensemble, nous sommes unis, nous sommes frères », a-t-il lancé, juché sur un autobus. L'allocution du premier ministre était retransmise en direct à la télévision.

« Nous sommes restés forts, mais nous nous sommes jamais obstinés », a-t-il dit tout en appelant à une « fin immédiate des manifestations qui ont perdu leur caractère démocratique et ont tourné au vandalisme ».

M. Erdogan a demandé à la population de se tenir à l'écart de ces « manifestations hors-la-loi » et il a assuré que des enquêtes seront menées sur « l'usage excessif de la force » par la police lors des manifestations.

À la fin de son intervention, il a remercié ses partisans pour leur « calme » et leur a demandé de rentrer chez eux.

Septième jour

M. Erdogan est revenu au pays qui vivait sa septième journée de protestation, où des dizaines de milliers de manifestants exigent toujours sa démission.

Avant de reprendre l'avion pour la Turquie, M. Erdogan a réaffirmé jeudi qu'il maintenait le projet de réaménagement d'un parc près de la place Taksim, à Istanbul, à l'origine du mouvement de contestation.

Selon lui, des groupes responsables d'autres violences par le passé instrumentalisent ce qui a commencé comme une manifestation à caractère écologique. Il a mis en cause des « extrémistes », certains « impliqués dans le terrorisme », montrant du doigt sans le nommer le groupe, interdit, d'extrême gauche turc DHKP-C (Front révolutionnaire de libération du peuple), qui avait revendiqué en février un attentat contre l'ambassade des États-Unis à Ankara.

Le premier ministre a indiqué que sept étrangers « impliqués dans les troubles » avaient été interpellés. Le ministre de l'Intérieur, Muammer Güler, a ensuite fait savoir que cinq de ces sept personnes (deux Français, deux Iraniens, un Grec, un Allemand et un Américain) avaient été remises en liberté.

Depuis le début des protestations sans précédent qui le visent, M. Erdogan a affiché, à l'inverse du président Abdullah Gül et du numéro deux de son gouvernement, Bülent Arinç, une fermeté sans faille face aux manifestants, qu'il qualifie d'« extrémistes ».

Ceux-ci lui reprochent sa dérive autoritaire et l'accusent de vouloir « islamiser » la société turque.

Quelque 4300 personnes ont été blessées depuis le début des manifestations, la semaine dernière, selon la Fondation des droits de la personne de Turquie.

En visite lundi à Rabat, au Maroc, M. Erdogan avait défié les manifestants en affirmant que la crise était « en train de se calmer ». « À mon retour de cette visite, les problèmes seront réglés », avait-il lancé.

Mais mercredi encore, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues des grandes villes du pays à l'appel de deux puissantes centrales syndicales de gauche, notamment à Istanbul et à Ankara, pour exiger la démission de M. Erdogan.

Et dans la capitale turque, la police a fait une nouvelle fois usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser des milliers de manifestants.

Aucun incident violent n'a par contre été signalé dans la nuit à Istanbul, pour la première fois depuis le début de la contestation.

Par ailleurs, un policier turc a succombé mercredi à ses blessures après une chute d'un pont en construction alors qu'il pourchassait des manifestants à Adana, dans le sud de la Turquie.

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