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Dépenses des sénateurs : la crise persiste

Dépenses des sénateurs : la crise persiste

Au lieu de s'éteindre, la crise causée par les dépenses injustifiées de certains sénateurs continue de prendre de l'ampleur sur la colline du Parlement, à Ottawa. Entre les critiques d'une opposition entêtée et l'enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sur l'affaire Mike Duffy, le gouvernement conservateur persiste à réclamer l'intervention du vérificateur général.

Dans la foulée des événements, la conseillère à l'éthique du Sénat, Lyse Ricard, a suspendu mardi son enquête sur le généreux cadeau de l'ancien chef de cabinet du premier ministre, Nigel Wright, au sénateur Mike Duffy.

Elle dit laisser à la GRC la tâche d'enquêter sur le chèque de 90 000 $ qu'aurait signé M. Wright au sénateur conservateur afin de rembourser des dépenses de logement injustifiées.

Lundi, la leader du gouvernement au Sénat, Marjory LeBreton, a annoncé qu'une motion demandant une revue complète des dépenses des sénateurs par le vérificateur général du Canada sera déposée.

Le Parti libéral du Canada n'a pas indiqué s'il voterait en faveur. Les libéraux disent craindre que le débat ne s'élargisse à l'ensemble de l'administration du Sénat, alors qu'il concerne spécifiquement les dépenses des sénateurs.

Mais même si le vérificateur général du Canada recevait une invitation à la Chambre haute, il en irait tout autrement de la Chambre des communes. Les députés semblent peu enthousiastes à l'idée que leurs dépenses soient passées au peigne fin.

« Les dépenses sont transparentes maintenant, alors je ne vois pas un problème actuellement », a dit le ministre fédéral des Ressources naturelles, Joe Oliver.

Même son de cloche du côté des néo-démocrates. « Ne confondons pas les deux choses, dit le chef de l'opposition officielle, Thomas Mulcair. Le Sénat n'avait pas de système de contrôle des dépenses en cause. C'est pour ça que vous et moi sommes en train de parler du Sénat aujourd'hui. »

Le scénario n'est pas nouveau. Il y a trois ans, la vérificatrice générale alors en poste, Sheila Fraser, avait proposé d'élargir son mandat sur la gestion de la Chambre jusqu'aux dépenses des députés. Elle avait voulu « rassurer la population », mais l'idée n'avait pas eu de suite.

Les dépenses des parlementaires canadiens se situent à plus 500 millions de dollars annuellement.

Une motion pour couper les vivres du Sénat

Par ailleurs, le NPD a déposé une motion pour abolir le financement du Sénat, qui sera débattue mercredi.

La motion demande l'abolition, dès le 1er juillet, du budget annuel du Sénat qui est voté par les Communes, ainsi que son financement prévu par la loi. Le premier représente environ 58 millions de dollars, selon le NPD, et le second représente 34 millions.

La motion n'a vraisemblablement aucune chance d'être adoptée, car les conservateurs sont majoritaires aux Communes et l'autre parti d'opposition, le Parti libéral, ne souhaite pas que le Sénat soit aboli.

Le scandale des dépenses au Sénat a éclaté après la diffusion d'informations sur des remboursements de dépenses injustifiés aux sénateurs Mike Duffy, Patrick Brazeau, Mac Harb et Pamela Wallin. La publication de ces informations a poussé les quatre sénateurs à démissionner de leur caucus respectif.

Avec les informations de Marc Godbout, à Ottawa

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