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Complot présumé contre VIA: Esseghaier n'a pas trouvé d'avocat guidé par le Coran

Complot présumé contre VIA: Esseghaier n'a pas trouvé d'avocat guidé par le Coran
AP

TORONTO - L'un des deux hommes accusés d'avoir fomenté un présumé complot terroriste contre un train de passagers de VIA Rail dans la région de Toronto dit n'avoir pas encore trouvé un avocat qui utilisera le Coran comme référence dans son procès.

Chiheb Esseghaier, de Montréal, a comparu lundi par vidéoconférence devant un tribunal à Toronto pour faire état de ses démarches — jusqu'à présent infructueuses — visant à dénicher un avocat pour le défendre.

«Je veux que l'avocat m'aide à changer la référence à des lois utilisées par des humains aux lois du livre saint dans ma cause», a-t-il dit à la cour. «Je ne peux prendre un avocat incapable de répondre à mon besoin.»

Lorsque le juge qui présidait l'audience lui a demandé s'il comprenait tout à fait les procédures judiciaires, l'accusé, vêtu d'un habit de détenu orange et arborant une barbe fournie, a répondu que oui.

Le procureur de la Couronne a été interrompu à répétition par Chiheb Esseghaier alors qu'il déclarait au tribunal que le dernier avocat que l'on avait référé à l'accusé s'était déclaré incapable de le représenter en se soumettant à ses demandes.

«Ce n'est pas moi qui ai refusé le dernier avocat», a lancé le suspect. «Il m'écrit sur un bout de papier, il m'écrit et il signe qu'il n'est pas capable de convaincre la cour de changer la référence du Code criminel au saint Coran. Il m'a dit: 'Je ne suis pas capable de répondre à vos besoins', alors qu'est-ce que je fais? Je ne peux pas accepter (l'avocat)», a poursuivi l'accusé, âgé de 30 ans.

Le mois dernier, au palais de justice de Montréal, Chiheb Esseghaier avait déclaré qu'il ne reconnaissait pas l'autorité du Code criminel.

Le tribunal à Toronto a permis lundi à l'accusé de poursuivre ses recherches pour se trouver un avocat d'ici sa prochaine comparution, prévue le 25 juin, date à laquelle doit aussi comparaître son coaccusé dans cette affaire, Raed Jaser.

Chiheb Esseghaier, d'origine tunisienne, et son complice présumé, né en Palestine, ont été arrêtés en avril dernier, respectivement à Montréal et à Toronto.

Selon la police, les deux hommes auraient comploté pour commettre un attentat terroriste commandité par des éléments iraniens d'al-Qaïda contre un train de passagers de VIA Rail en partance de Toronto.

En vertu du Code criminel canadien, les deux hommes sont notamment accusés d'avoir comploté afin de commettre le meurtre d'une ou plusieurs personnes au profit d'un groupe terroriste, et d'avoir comploté afin de nuire aux moyens de transport au profit d’un groupe terroriste.

Chiheb Esseghaier fait face à un chef d'accusation supplémentaire, celui d'avoir sciemment chargé une personne de se livrer à une activité au profit d’un groupe terroriste.

S'ils sont reconnus coupables, les accusés pourraient écoper d'une peine d'emprisonnement à perpétuité.

L'avocat de Raed Jaser a catégoriquement nié les accusations qui pèsent contre son client.

Un troisième homme qui aurait trempé dans cette affaire et qui aurait contribué à la radicalisation de Chiheb Esseghaier a été interpellé aux États-Unis. Ahmed Abassi fait face à des accusations de terrorisme, au sud de la frontière.

Chiheb Esseghaier est un spécialiste en biotechnologie qui était étudiant au doctorat à l'Institut national de la recherche scientifique à Varennes, en Montérégie, au moment où les policiers lui ont mis la main au collet.

Selon l'ambassade tunisienne à Ottawa, il est arrivé au Canada en 2008 et poursuivait depuis de brillantes études.

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