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Laval sous tutelle

Laval sous tutelle

Le maire de Laval, Alexandre Duplessis, a déclaré vendredi après-midi qu'il avait demandé la mise en tutelle de la Ville, et qu'il reconsidérait sa candidature au poste de maire en vue des élections municipales de novembre prochain.

Cette annonce survient dans la foulée des allégations, jeudi devant la commission Charbonneau, de l'ancien agent officiel du parti PRO des Lavallois, Me Jean Bertrand.

M. Duplessis a indiqué avoir pris cette décision avec le conseil municipal, et à la suite des discussions tenues un peu plus tôt vendredi avec le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault.

Le maire par intérim a également déclaré, devant l'hôtel de ville, qu'il poursuivra son mandat comme maire de Laval jusqu'au 3 novembre. Il a cependant ajouté qu'il demeurait réaliste. Le contexte actuel, dit-il, l'amène à reconsidérer sa candidature au poste de maire en novembre.

On peut donc comprendre que le conseil municipal et le maire continueront de gérer la ville, mais qu'ils devront rendre des compte à un administrateur nommé par Québec, au sein de la Commission municipale.

En entrevue à l'émission 24/60, le ministre Gaudreault a indiqué que la décision de poursuivre ou non la tutelle au-delà des élections municipales du 3 novembre relèverait de la Commission.

M. Duplessis a toutefois réfuté les allégations de financement illégal faites devant la commission Charbonneau, mais sans donner de détails puisqu'il a refusé de répondre aux questions des journalistes.

Le Cabinet de relations publiques NATIONAL inc., qui gère la crise à l'Hôtel de Ville de Laval, avait annoncé un peu plus tôt que M. Duplessis ne parlerait pas de la question du financement illégal tant que le dossier de Laval serait devant la commisson Charbonneau, ce qui peut durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Le maire Duplessis s'était fait discret jusqu'ici. Il n'avait pas commenté les allégations à son sujet, ni réagi aux pressions de ses adversaires politiques.

Selon les partis d'opposition, cette situation était intenable.

L'ex-représentant officiel du PRO des Lavallois, Me Jean Bertrand, déclarait jeudi que presque tous les conseillers municipaux élus sous la bannière du PRO des Lavallois depuis 1997, dont l'actuel maire Alexandre Duplessis et l'ensemble du comité exécutif, se sont fait rembourser des centaines de milliers de dollars en contributions politiques grâce à de l'argent comptant fourni par des firmes d'ingénieurs au notaire Jean Gauthier.

Une conseillère corrobore les déclarations de Me Bertrand

Une conseillère de Laval a par ailleurs confirmé avoir participé au financement illégal du parti de l'ex-maire Vaillancourt.

Il s'agit de Claire Lebel, première conseillère municipale membre du PRO à avoir claqué la porte de l'ancien parti de Gilles Vaillancourt. Elle corrobore le témoignage de l'ancien agent du parti PRO Laval, Me Jean Bertrand. Elle dit qu'elle a effectivement reçu une enveloppe d'argent comptant, mais qu'elle ne savait pas que c'était illégal.

« Me Bertrand a dit ça me prend le 1000 $, j'ai dit je ne l'ai pas. Alors il est venu à mon bureau, il m'a donné - pour m'aider, qu'il m'a dit - il ne m'a jamais dit que c'était illégal. Il ne m'a jamais dit d'où ca venait non plus, et honnêtement je n'ai jamais pensé à le demander. Je pensais qu'il m'aidait pour vrai ».

Selon elle, le maire devrait s'exprimer, car sinon, cela entraîne une situation de doute.

Avec les informations de Thomas Gerbet

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