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La Coupe de l'America aura bien lieu, mais elle réduit la voilure

La Coupe de l'America aura bien lieu, mais elle réduit la voilure

La 34e Coupe de l'America aura bien lieu cet été, mais, conséquence de la mort du Britannique Andrew Simpson lors d'un entraînement début mai, les bateaux -des catamarans de 22 m hyperpuissants - ne régateront pas lorsque le vent souffle au-dessus d'une certaine limite.

Les organisateurs du plus vieux trophée sportif au monde (1851) ont tranché, confirmant ce à quoi le monde de la voile s'attendait: on continue, mais les bateaux ne sortent plus quand il y a trop de vent.

À six semaines des premières courses de la Coupe Louis-Vuitton (7 juillet-30 août), les éliminatoires des challengers, il était difficile d'imaginer que les organisateurs de la "Cup" allaient recommander de diminuer la taille des mâts-aile ou toute autre modification permettant de ralentir les AC72.

La Coupe de l'America est détenue par l'équipe américaine Oracle Team USA depuis février 2010. Les challengers sont au nombre de trois: Emirates Team New Zealand (NZL), Luna Rossa (ITA) et Artemis Racing (SWE), dont l'AC72 a chaviré le 9 mai, causant la mort d'Andrew Simpson.

Les AC72 sont les multicoques les plus sophistiqués au monde, des machines extraordinairement complexes, où chaque composant (coques, liaisons, appendices, mât-aile, etc.) est étroitement solidaire des autres. En modifier un reviendrait à bouleverser l'ensemble, à remettre en question un délicat équilibre.

Les énormes intérêts économiques générés par la Coupe de l'America ne plaidaient pas non plus pour une redéfinition brutale des règles du jeu.

Des retombées de plusieurs centaines de millions de dollars sont attendues par les organisateurs, ainsi que la création de 5.500 emplois, selon une étude réalisée au début de l'année.

Parmi les 37 mesures présentées par le directeur des courses Iain Murray et inspirées par une commission d'experts internationaux, la plus spectaculaire est l'abaissement d'une dizaine de noeuds de la limite de vent au-dessus de laquelle les AC72 resteront à quai.

Les bateaux ne courront pas lorsque le vent dépasse les 20 noeuds (37 km/h) en juillet, 21 (38,8) en août et 23 (42,5) lors de la Coupe de l'America elle-même, du 7 au 21 septembre. En cas de chavirage d'un AC72, la course sera terminée et la victoire reviendra automatiquement à l'autre équipe.

Chaque équipe pourra aussi refuser de prendre la mer pour des raisons de sécurité sans pénalités financières.

Iain Murray a également préconisé que le format de la Coupe Louis-Vuitton soit modifié pour diminuer le nombre de "round robins" de sept à cinq afin de consacrer plus de temps à la maintenance des AC72.

Les recommandations incluent aussi qu'une inspection structurelle indépendante de chaque AC72 soit effectuée.

Des mesures "prudentes et raisonnables"

Les autres mesures portent sur la sécurité personnelle des équipiers (11 par bateau), avec notamment des casques plus visibles ainsi que l'emploi d'engins de localisation et de mini-bouteilles d'oxygène pour permettre à un homme coincé sous la structure, lors d'un chavirage, de respirer.

Enfin, aucun observateur ou cameraman ne sera autorisé à bord des AC72 pendant les régates et au moins deux bateaux accompagneront chaque catamaran à chaque sortie.

"Les quatre équipes ont collaboré de façon constructive et ouverte. Leur désir de rendre la Coupe de l'America aussi sûre que possible est manifeste", a souligné Iain Murray, qui a expliqué que la majorité de ses recommandations faisaient l'objet d'un consensus.

Le directeur d'Emirates Team New Zealand, Grant Dalton, a qualifié les mesures de "prudentes et raisonnables". "Les détails doivent être peaufinés, mais il n'y a rien (dans ces mesures) qui semble affecter l'épreuve de façon négative".

heg/bvo

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