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Porcelets, bimbos et zombies : attirer l'attention à tout prix à Cannes

Porcelets, bimbos et zombies : attirer l'attention à tout prix à Cannes

Déambulant sous le soleil de Cannes, entre starlettes, chasseurs d'autographes et producteurs pressés, un jeune homme promène deux porcelets en laisse, non loin d'une bande de zombies ensanglantés et d'un sosie de Robin Williams. Leur point commun : attirer l'attention à tout prix pendant le festival.

"Je vous présente Violet et Pink, son gigolo. Ce sont des acteurs à part entière, ils ont le droit d'être sur la Croisette", explique sans rire Mindaugas Papinigis, acteur lituanien venu faire la promo "maison" de son prochain film, faute d'accès au Marché du film hébergé dans le Palais des Festivals.

A défaut de se déployer sur la façade d'un hôtel chic de Cannes, le titre du film à petit budget "Redirected" s'étale en lettres vertes sur le dos des cochons, taguées à la bombe.

"C'est un film d'action sur des Britanniques en partance pour l'Asie et déroutés vers la Lituanie pendant l'épisode du nuage de cendres islandais", raconte le jeune acteur, visiblement fatigué de sa soirée de la veille. D'après le site internet du film, les héros "devront se battre pour quitter ce pays de prostituées, de trafiquants, de flics corrompus et de bière bon marché".

A quelques encablures, devant l'entrée du Palais des Festivals, un groupe de zombies barbouillés de sang s'amuse à faire peur aux passants. Une animation signée Troma entertainment, une maison de production new-yorkaise indépendante spécialisée dans les "nanars" d'horreur et grande habituée de Cannes.

"Aujourd'hui, les zombies de New-York s'associent aux zombies de Cannes pour promouvoir les arts indépendants", déclare Doug Sakmann, faux bouts de peau qui pendent aux joues.

"Vous avez le droit de vous exprimer, il existe des façons de le faire même si vous n'avez assez d'argent", assure-t-il, alors que rugissent derrière lui deux Ferrari rouges lancées dans un concours de démarrage en trombe.

Bimbos à hauts talons

Accessoirement, Troma est venue à Cannes pour faire le buzz autour de son dernier-né, "Return to nuke'em high", une comédie satirique de science-fiction mêlant lycéens mutants, problèmes environnementaux et droits des homosexuels. Pas exactement près de monter les marches.

Autour des zombies, parmi les promeneurs de la Croisette défilent apprenties-starlettes en robe du soir et bimbos "m'as-tu vue", vêtues très court et perchées très haut sur talons aiguilles dans l'espoir de se faire remarquer par d'éventuels casteurs.

Sur la pelouse, non loin du Carlton, Alain Robin, sosie autoproclamé de Robin Williams, distribue les cartes de visite et se prête au jeu de la photo-souvenir avec les touristes, accoutré version Madame Doubtfire.

Au Carlton, justement, légendaire palace de la Croisette, les syndicats du personnel ont pris soin d'attendre le début du festival pour communiquer leurs inquiétudes sur un possible changement de propriétaire, à grand renfort de banderoles et de drapeaux CGT.

Pendant le festival, les laissés-pour-compte aussi tentent d'attirer les regards de la foule de privilégiés concentrée pendant douze jours à Cannes. "Moi aussi je veux être riche", proclamait simplement la pancarte d'un sans-abri à proximité du tapis rouge, qui reçoit chaque soir les stars du monde entier, habillées couture et parées de scintillants bijoux.

dab/da/jmg

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