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La diaspora française aux urnes en Amérique du Nord

La diaspora française aux urnes en Amérique du Nord

Depuis mercredi, les Français qui vivent en Amérique du Nord et qui sont inscrits sur les listes électorales des consulats français peuvent voter par Internet pour choisir le député qui va les représenter à l'Assemblée nationale française. Ce vote de premier tour se tient jusqu'au 21 mai, en ligne, alors que le vote en personne se tiendra le 25 mai prochain dans plusieurs villes nord-américaines.

Un texte de Catherine François

Ces élections législatives pour représenter les Français qui vivent à l'étranger sont nouvelles. Les premières se sont tenues l'an dernier en même temps que les législatives en France. Au total, 11 députés ont été élus en juin 2012. Le problème pour la « première circonscription », celle de l'Amérique du Nord, est que la députée socialiste qui a été élue, Corinne Narassiguin, a dû démissionner en janvier dernier en raison d'irrégularités dans le financement de sa campagne électorale.

Un peu plus de 156 000 Français sont actuellement inscrits sur les listes électorales des consulats français parsemés sur l'immense territoire de l'Amérique du Nord.

Pour le premier tour, les électeurs ont le choix entre 12 candidats :

  • Louis Giscard d'Estaing
  • Damien Regnard
  • Nicolas Druet
  • Franck Scemama
  • Nicolas Rousseaux
  • Cyrille Giraud
  • Frédéric Lefebvre
  • Thierry-Franck Fautre
  • Véronique Vermorel
  • Céline Clément
  • Pauline Czartoryska
  • Karel Vereycken

Un deuxième tour se tiendra le 8 juin si aucun de ces candidats n'est élu avec plus de 50 % des voix, ce qui devrait être le cas.

Une chose sur laquelle les candidats s'entendent, c'est la difficulté de mobiliser l'électorat et la crainte d'un taux d'abstention record - l'an dernier, il avait dépassé les 80 %, cette année, on craint le pire. Beaucoup de Français installés en terre américaine sont encore très nombreux à s'interroger sur la légitimité de ce poste de député pour les représenter à l'Assemblée nationale, surtout s'ils n'envisagent aucun retour en France.

Le 5 mai dernier s'est tenu à New York un débat public rassemblant les six principaux candidats. Les candidats ont présenté leurs idées :

  • Franck Scemama, Parti socialiste : Âgé de 39 ans, M. Scemama possède également la citoyenneté canadienne pour avoir vécu pendant 15 ans à Montréal. Il a axé sa campagne électorale sur son expérience nord-américaine, qui lui permet, dit-il, de bien connaître la réalité des Français d'ici. Il se dit un candidat de la proximité, progressiste et qui saura défendre les intérêts des Français d'ici au sein de la majorité socialiste. Il devrait se retrouver au deuxième tour, mais la victoire n'est pas assurée, notamment en raison de la grande vague d'insatisfaction des Français à l'égard de François Hollande et du gouvernement socialiste.
  • Frédéric Lefebvre, UMP : Cet ancien ministre du gouvernement Fillion a été un des lieutenants de Nicolas Sarkozy, dont il reste un fidèle partisan. Il a terminé deuxième à la même élection l'an dernier et compte bien ravir le scrutin cette fois-ci. Il se pose en homme d'action dont l'expérience politique servira pour défendre les intérêts des Français d'ici. Balayant du revers de la main les commentaires de ses adversaires qui le qualifient de « parachuté » de Paris, Frédéric Lefebvre tente plutôt de se poser en rassembleur qui, s'il est élu, saura se faire entendre, même au sein de la majorité socialiste. Il a fondé une association, « l'Âme Nord », pour assurer un relais entre lui et les Français d'ici advenant son élection.
  • Nicolas Druet, MoDem : Ce Directeur de développement informatique vit à Montréal depuis 13 ans et il est l'un des membres fondateurs du MoDem au Canada. Il espère se faufiler entre la droite et la gauche dans cette élection en axant sa campagne sur son expérience de vie en sol nord-américain.
  • Louis Giscard D'Estaing, UDI : Il est le fils de Valéry Giscard d'Estaing, ex-président de la France dans les années 70, et il est actuellement maire de Chamalières, petite localité dans le Massif central. Qualifié lui aussi de « parachuté » par ses adversaires, il réplique qu'il a déjà vécu plusieurs années aux États-Unis, qu'il a épousé une Américaine et que leur fils a la double nationalité. Il compte, s'il est élu, valoriser le rôle de suppléant du député, dans son cas une suppléante.
  • Damien Regnard, indépendant : M. Regnard est un entrepreneur installé aux États-Unis depuis 17 ans. Il vit à la Nouvelle-Orléans. Il vante lui aussi son expérience de Français qui vit à l'étranger. Il dit bien connaître la réalité et le quotidien de ses concitoyens nord-américains. Il se dit le « candidat local légitime du rassemblement de la droite et du centre ».
  • Cyrille GIRAUD, Europe Écologie les Verts : C'est le candidat écolo de cette élection. Installé lui aussi à Montréal depuis une dizaine d'années, il a été le suppléant de Corinne Narassiguin, la députée socialiste qui a dû démissionner en janvier. Il a décidé de faire le saut dans cette élection. Il joue lui aussi sur son expérience montréalaise pour faire mousser sa candidature. Il n'a pas hésité à se distancier de la majorité socialiste en affirmant qu'il offre justement une alternative au sein de cette majorité. Il sera probablement l'allié des socialistes au deuxième tour.
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