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Pound dénonce l'inertie des autorités

Pound dénonce l'inertie des autorités

Dans un rapport rédigé pour l'Agence mondiale antidopage et déposé le week-end dernier à Montréal, son ancien président Dick Pound (1999-2008) décrit un recul alarmant qu'il attribue à un manque de volonté des fédérations sportives, des gouvernements et des athlètes eux-mêmes.

Pound blâme ce qu'il appelle les facteurs humains et politiques. Il montre du doigt le Comité international olympique et l'AMA elle-même pour ne pas en avoir fait davantage pour mettre la main sur des tricheurs comme Lance Armstrong.

L'exemple d'Armstrong est criant de vérité aux yeux de Pound. « Voilà un athlète qui a été testé plus de 300 fois sans jamais être pris. Comment cela est-il possible? »

Pourtant, Pound se fait fort de souligner que la quantité et la qualité des tests administrés sont en hausse, mais que le nombre d'athlètes pris en défaut n'a pas suivi la même courbe.

Dans les faits, seulement 1 % des 250000 tests effectués ont permis de détecter des substances illicites. Pound affirme que les tricheurs sont beaucoup plus nombreux. Selon lui, il n'est pas exagéré de croire que 10 % de tous les athlètes sont dopés. Mais la plupart d'entre eux passent au travers des mailles du filet.

Obstruction systématique

Selon Pound, les efforts pour mettre un terme à la tricherie organisée en système sont minés par les luttes de pouvoir entre les différentes organisations, l'ingérence politique, les conflits d'intérêts et l'absence de motivations pour attraper les fautifs.

« Il ne semble pas y avoir de volonté générale pour entreprendre les démarches et pour assumer les coûts rattachés aux opérations pouvant créer un environnement sportif propre », peut-on lire dans le rapport de 26 pages intitulé Le manque d'efficacité des programmes de dépistage.

Pound y décrie l'omerta en vigueur chez les athlètes eux-mêmes, la faiblesse des fédérations nationales et internationales sur les questions de dopage, les agences antidopage soumises aux pressions de leurs gouvernements nationaux, et les gouvernements eux-mêmes qui n'ont aucun incitatif pour prendre leurs propres athlètes en défaut.

On retrouve dans ce rapport auquel a contribué un comité de cinq personnes, de nombreuses recommandations qui seront portées à l'attention des clients de l'agence. On y propose l'adoption du passeport biologique obligatoire pour tous, la délation entre athlètes, l'assurance de pouvoir exporter un échantillon de test à l'extérieur d'un pays sans obstruction ni manipulation abusive et des tests pour l'EPO dans tous les sports.

Elles seront ensuite soumises pour à la considération des membres à Buenos Aires en septembre. L'AMA tiendra ensuite son assemblée générale en décembre à Johannesburg en Afrique du Sud.

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