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L'Agence mondiale antidopage s'autocritique

L'Agence mondiale antidopage s'autocritique

L'ancien président de l'Agence mondiale antidopage (AMA) Richard Pound a remis un rapport sur les raisons pour lesquelles les divers programmes de contrôle semblent inefficaces à mettre la main sur les tricheurs, dimanche à Montréal.

Ses conclusions sont sévères. Le manque d'efficacité de la lutte antidopage n'est pas rattaché à des carences dans l'évolution de la science, mais est plutôt issu de l'absence d'efforts des divers partenaires. Efforts humains, moraux et financiers.

« La raison première du manque de succès apparent des programmes de contrôles n'a pas à voir avec la science », peut-on lire dans le rapport. « La science disponible aujourd'hui est robuste et fiable », même s'il y aura toujours des substances et méthodes non encore identifiées.

« Les vrais problèmes sont reliés à des facteurs humains et politiques : il n'y a pas d'appétit général pour entreprendre l'effort et faire la dépense nécessaire à un effort fructueux pour arriver à un sport sans dopage ».

L'Agence France-Presse a obtenu une copie du rapport « sans complaisance » de Pound, qui résulte d'une commission mise sur pied par l'AMA.

Le rapport déplore le travail des fédérations sportives, qui n'ont pas intérêt à attraper ceux qui se dopent, comme le manque d'indépendance des agences nationales antidopage. Il écorche aussi l'AMA, qui agace les différents acteurs du monde du sport d'élite, plutôt que de les réunir.

Depuis la création de l'AMA, les contrôles sont passés de 150 000 à 250 000 par an, mais le pourcentage d'athlètes déclarés positifs n'a pas augmenté. Moins de 1 % des tests donnent lieu à des résultats dits anormaux.

La commission recommande enfin que l'Agence demeure « une autorité internationale et indépendante de régulation » et non un prestataire de service. Elle devrait aussi avoir le droit de juger qu'un athlète, une fédération ou une agence ne respecte pas le Code mondial antidopage à tout moment, et avoir le pouvoir de lui imposer des sanctions temporaires.

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