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Crise du homard: pas de solution en vue pour dénouer l'impasse

Crise du homard: pas de solution en vue pour dénouer l'impasse

La grogne continue de s'intensifier chez les pêcheurs de homard des Maritimes. Les 700 pêcheurs de homard de la zone 23 au Nouveau-Brunswick, qui s'étend de Dalhousie à Pointe-Sapin, font front commun. Ils sont restés à quai, vendredi, pour protester contre les bas prix qu'ils reçoivent pour leurs captures.

À Shédiac, dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, des pêcheurs ont manifesté devant le courtier de homard Orion, vendredi midi. Environ 75 pêcheurs ont tenté de convaincre la compagnie Orion d'augmenter le prix offert présentement, jugé trop bas pour que la pêche soit rentable.

Le représentant d'Orion, une compagnie américaine, leur a proposé d'instaurer un système de quotas d'achats de homard quotidien, ce qui pourrait augmenter légèrement les prix.

Une autre manifestation de grande envergure a eu lieu à Antigonish, en Nouvelle-Écosse. Environ 300 pêcheurs y ont pris part.

Les pêcheurs espèrent que la suspension de la pêche exerce un effet sur l'approvisionnement des usines et les poussent à leur offrir un meilleur prix. La pression s'accentue donc sur les acheteurs de la région.

Ce n'est pas logique. Est-ce les transformateurs, les courtiers? Qui [gagne] de l'argent sur notre dos? Il faut qu'on ait des réponses. Ce n'est plus comique », ajoute Yves Blanchard, un pêcheur à Petit-Rocher.

Jeudi matin, environ 800 personnes, principalement des pêcheurs, ont manifesté devant les bureaux du ministère des Pêches et des Océans du Canada à Charlottetown.

L'intervention de Fredericton réclamée

L'Union des pêcheurs des Maritimes presse le ministre des Pêches du Nouveau-Brunswick d'intervenir.

« Le ministre a un pouvoir de règlementation sur la transformation du homard. Ne venez pas me faire croire qu'il n'a pas de pouvoir de dire aux usines : "C'est nous autres qui vous donnons vos permis de transformation, unissez-vous, ayez un dialogue avec les pêcheurs", mais il ne le fait pas, malheureusement », affirme Michel Richard, de l'Union des pêcheurs des Maritimes.

Pour la première fois vendredi, le ministre des Pêches du Nouveau-Brunswick s'est montré un peu plus flexible. Michael Olscamp se dit maintenant plus ouvert à l'idée d'intervenir dans la réglementation des prix.

« Ma porte est ouverte pour des discussions avec les groupes individuels, pour commencer, pis après ça j'espère pouvoir apporter tous les groupes ensemble. De ces discussions-là, j'espère qu'on puisse trouver une solution au problème auquel on fait face », explique le ministre.

Le prix et les besoins de chacun

Selon le consultant Jacques Lanteigne, les conditions actuelles de la pêche et du marché expliquent les prix offerts aux pêcheurs.

« Il y a des quantités de homard énormes. En plus, on a des pêcheurs avec des bateaux, il faut que ce soit vite, performant, et qui consomment énormément d'essence. Les pêcheurs veulent sortir en mer à 6 h, et à 11 h ou midi il faut qu'ils soient au quai. Ça leur prend de l'équipement beaucoup plus coûteux, qui fait en sorte qu'aujourd'hui il leur faut un revenu de tant la livre pour arriver. Malheureusement, ce n'est plus les transformateurs ou les pêcheurs qui dictent le prix », explique Jacques Lanteigne.

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