Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Une invasion de criquets et de cigales a eu lieu à Madagascar, aux États-Unis (PHOTOS)

Une terrible invasion de criquets à Madagascar (PHOTOS)
REUTERS

Une invasion de criquets d'une gravité extrême dévore depuis plusieurs semaines toutes les cultures du sud-ouest de à Madagascar, menaçant les maigres moyens de subsistance d'une population déjà très vulnérable.

Pourquoi maintenant ? En février, le passage du cyclone Haruna a créé des conditions d'humidité favorables à la prolifération de ces insectes migrateurs. Faute d'avoir enrayé la crise à temps, la population de criquets sur l'île atteint les 500 milliards, selon une récente mission de comptage.

A Sakaraha, à environ 130 km de Tulear, le spectacle décrit par l'AFP est dantesque. Un gigantesque nuage noir surgit à l'horizon. Des millions de criquets formant un essaim de 15 km de long, filent au ras du sol à 20 km à l'heure, en silence entre les voitures et les passants. La scène se reproduit non loin dans le village d'Andiorano où un essaim s'abat sur des plantations de cannes à sucre sous les cris affolés des enfants.

En un jour, jusqu'à 100.000 tonnes de végétation verte peuvent disparaître : riz, pâtures, maïs, canne à sucre, les criquets avalent tout, privant de leurs récoltes une population vivant déjà à 70% sous le seuil de pauvreté. La FAO (une mission pour l'alimentation et l'agriculture associant les autorités malgaches aux Nations unies), dont les experts étaient sur place fin avril, estime que la sécurité alimentaire et nutritionnelle de plus de la moitié des 22 millions de Malgaches est menacée. La FAO compare la situation à celle de 1997, date de la dernière grande invasion acridienne qui avait coûté 60 millions de dollars.

Le gouvernement avait déclaré l'état d'alerte dès novembre, qualifiant l'invasion de "calamité publique". Mais la majeure partie du budget du centre national anti-acridien part en salaires. Dans le même temps, les fonds internationaux se font attendre. Un nouveau plan vient d'être élaboré par la FAO pour 2013-2016 avec le ministère de l'Agriculture. Ce plan a cependant besoin de 22,5 millions de $CA d'ici juin et de 41,5 millions $CA en tout pour pouvoir démarrer en septembre le traitement par voie aérienne des millions d'hectares touchés.

Regardez des images :(suite de l'article sous le diaporama)

Une invasion aux consséquences bien moins graves, celle qu'attend l'est des Etats-Unis. C'est cette fois des cigales cigales qui vont noircir le ciel. Conçue il y a 17 ans, toute une génération de ces insectes va sortir en même temps de terre par milliards. Elles vont s'accoupler, pondre et mourir dans un concert assourdissant. Mais cet extraordinaire phénomène déjà entamé en Caroline du Nord (sud-est) ou dans le New Jersey (est) est attendu dans tous les Etats longeant la côte jusqu'au Connecticut (nord-est), aux abords de New York comme de Washington, où le pic de la nuée devrait avoir lieu dans la seconde quinzaine de mai.

Cette émergence de masse survenant tous les 17 ans par génération ne concerne que les "cigales périodiques", les "magicicadas", qui n'existent que dans l'est des Etats-Unis. A titre d'exemple, la cigale provençale se reproduit quasiment tous les ans. Il existe 15 générations de "magicicadas", dont trois se reproduisent tous les 13 ans et non 17. Il y a donc invasion quasiment tous les ans d'une génération, mais à étendue variable. Dans quelques jours, c'est la "génération II" conçue il y a 17 ans --Bill Clinton était alors président-- qui va sortir de terre et se reproduire lors d'une véritable orgie de plusieurs semaines.

Pendant ces 17 ans, les larves sont restées enfouies à quelque 20 cm sous la surface du sol, se nourrissant de la sève des racines. Puis, quand la température du sol atteindra les 17 degrés, "elles vont muer, se précipiter sur les arbres, les mâles vont courtiser les femelles, les femelles pondre des oeufs qui se transformeront en larves", résume à l'AFP l'entomologiste de l'Université du Maryland Michael Raupp. Les larves tomberont et s'enfouieront sous le sol "où elles resteront à se nourrir pour 17 autres années", ajoute-t-il.

Ces hémiptères noirs font deux à trois cm de long, ont des yeux rouges et des ailes translucides à nervures orange. Elles ne piquent pas et ne posent de réels dangers qu'aux tout jeunes arbres dont elles vont pomper la sève. Il peut y en avoir de 1.000 à 2.000 au m2, le tout dans un vacarme assourdissant.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.