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Libre-échange Canada-Europe : le temps presse pour le gouvernement Harper

Libre-échange Canada-Europe : le temps presse pour le gouvernement Harper

Quatre ans après le début des négociations entre le Canada et l'Union européenne en vue de conclure un accord de libre-échange, les pressions s'intensifient sur le gouvernement de Stephen Harper qui s'était engagé à conclure une entente en trois ans. Les prochaines semaines s'annoncent déterminantes, surtout à l'approche du sommet du G8.

La libéralisation du commerce des biens et services entre ces deux partenaires permettrait d'accroître de 20 % les échanges bilatéraux, d'injecter 12 milliards de dollars dans l'économie canadienne et de créer plus de 80 000 emplois au Canada, plaidait le premier ministre Harper en mai 2009.

Quatre ans plus tard, l'agriculture, le secteur automobile et les brevets pharmaceutiques figurent parmi les points à régler. Des sujets déjà identifiés au départ comme étant des enjeux clés, au sujet desquels peu d'information a filtré, souligne le professeur Patrick Leblond, de l'École supérieure d'affaires publiques et internationales de l'Université d'Ottawa.

Voilà peut-être pourquoi après avoir promis un accord pour 2012, le gouvernement fédéral n'ose plus fixer un nouvel objectif. Le ministre du Commerce international et de la porte d'entrée de l'Asie-Pacifique, Ed Fast, préfère mettre l'accent sur la qualité de l'éventuelle entente et évite d'aborder les sujets sensibles.

Pour l'ancien premier ministre du Québec Jean Charest, il est maintenant temps pour Stephen Harper d'intervenir personnellement dans le dossier.

Surtout qu'en février dernier, lors de son discours sur l'état de l'Union, le président américain Barack Obama a annoncé son intention d'entreprendre à son tour des négociations avec l'Europe, dans le but de créer la plus grande zone de libre-échange au monde.

L'ancien négociateur commercial Gordon Ritchie, qui avait mené les pourparlers de libre-échange avec les États-Unis, estime que même dans les meilleures conjonctures, il est difficile de négocier avec les Européens. Maintenant, ceux-ci ne voudront pas céder de pièces trop rapidement aux Canadiens, préférant peut-être les retenir pour négocier avec les Américains, ce qui rendra difficile la conclusion d'une entente acceptable, selon lui.

Avec le sommet du G8 qui approche, le mois prochain, et veut faire du libre-échange un thème clé, le temps presse. Le Canada ne voudrait pas voir son importance diluée dans une négociation à trois décidée par les États-Unis, souligne l'ancien premier ministre Jean Charest.

L'incapacité à conclure une entente avec l'Europe pourrait soulever des doutes chez les partenaires du Canada, dont les géants asiatiques courtisés par Ottawa.

D'après un reportage de Marc Godbout

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