Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a annoncé mercredi qu'il appuiera l'étude du projet de loi 14, si le gouvernement Marois le modifiait.
« Nous appuierons sans condition les mesures positives, incitatives entre autres pour les petites entreprises de même que toutes les mesures pour augmenter l'offre de cours de français, l'intégration au marché du travail des immigrants du Québec », a affirmé François Legault.
« La balle est dans le camp du Parti québécois. S'il propose les amendements nécessaires, nous pourrons adopter cette loi, et sinon le Parti québécois n'aura que lui-même à blâmer. » -- François Legault
Québec fait des concessions
Un peu plus tôt dans la journée, le gouvernement Marois a dit être prêt à faire des concessions pour faire adopter ce texte. La ministre responsable de la Charte de la langue française, Diane De Courcy, a annoncé des assouplissements majeurs concernant les enfants des militaires et les municipalités. L'objectif visait à convaincre la CAQ, qui avait le sort du projet de loi entre les mains.
Mme De Courcy s'est dite prête à abandonner la disposition du projet de loi privant les militaires francophones de leur privilège d'inscrire leurs enfants à l'école anglaise. Cette épineuse question sera renvoyée à un autre projet de loi, portant celui-là sur les écoles passerelles.
« Par rapport aux militaires, ça ne m'apparaît pas le bon moment. Il faut y aller dans le dossier des écoles passerelles, et j'ai annoncé une législation d'ici la fin juin. Alors, je vous dirais: nettoyons notre ardoise autour de ça pour nous permettre d'aller à l'essentiel. Qu'est-ce que c'est l'essentiel? C'est la langue de travail. » -- La ministre Diane De Courcy
Mme De Courcy a également laissé entendre qu'elle était prête à assouplir les règles sur le statut bilingue dont profitent certaines municipalités. Le seuil démographique de 50 % de résidents anglophones requis pour conserver le statut bilingue pourrait être assoupli.
« Le seuil de 50 % agace. Regardons toutes les dimensions possibles, regardons l'autonomie [des municipalités], puis, après ça, on fera nos choix », a-t-elle dit.
La CAQ a conditionné son soutien au projet de loi à l'abandon des mesures destinées aux militaires et aux municipalités. Son appui est nécessaire au gouvernement péquiste, les libéraux ayant opposé une fin de non-recevoir au texte législatif du gouvernement Marois.
La possibilité que le projet de loi se retrouve à la corbeille, faute d'appui au gouvernement minoritaire, est un « scénario catastrophe » qui ne peut être écarté, a-t-elle concédé. « Je ne peux pas ne pas envisager un scénario catastrophe, à savoir que la question de la protection intelligente et moderne de la langue ne puisse pas être à l'ordre du jour du Parlement. Ça me sidère », a déclaré Mme De Courcy.
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