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Éolien : l'industrie s'impatiente, Québec rassure

Éolien : l'industrie s'impatiente, Québec rassure

Les membres de l'industrie éolienne demandent à Québec de lancer au plus tôt un nouvel appel d'offres d'énergie éolienne.

En conférence de presse, en matinée, les membres de l'Association québécoise de la production d'énergie renouvelable, ont interpellé directement la première ministre Pauline Marois pour qu'elle lance au plus tôt l'appel d'offres du bloc de 700 MW d'énergie éolienne qui manque pour parachever le plan de développement éolien de 4000 MW lancé en 2006.

Les industriels craignent que leurs carnets de commandes soient vides après 2015 sans ce dernier appel d'offres.

Au cours des dernières années, des entreprises comme Marmen, Enercon, Repower ou LM Wind Power se sont installées à Matane, Gaspé ou New Richmond en raison des perspectives d'avenir prometteuses au Québec. « Le Québec a été une destination de choix pour établir notre siège nord-américain en raison de sa bonne planification et d'une vision du marché basée sur le long terme », explique Marc-Antoine Renaud, directeur Québec, chez Enercon Canada par voie de communiqué.

Selon M. Renaud, le parachèvement de la politique énergétique lancé en 2006 permettra de faire le pont entre cette politique et les nouvelles orientations de Québec en matière énergétique. Il rappelle que la planification de Québec en matière d'éolien a permis l'émergence d'une industrie qui s'impose maintenant comme chef de file en Amérique du Nord.

D'ailleurs, c'est aussi ce qu'est venu confirmer Éric Bellemare, le directeur du développement du fabricant de tours d'éolienne Marmen. L'éolien, a-t-il dit, est un levier économique qui nous a permis d'exporter 80 % de notre production. « Sur 4250 tours fabriquées jusqu'à maintenant, 800 l'ont été pour le Québec », a souligné M. Bellemare.

L'avenir de l'usine de Trois-Rivières est assuré par ces exportations. C'est moins vrai pour celles de Matane, admet M. Bellemare : « Pour l'usine de Matane, l'avenir est relié aux appels d'offres québécois. »

Retombées dans les communautés

L'incertitude, qui pèse actuellement sur l'industrie, pourrait donc avoir des conséquences dans les communautés qui ont misé sur l'éolien pour diversifier leur économie.

La mairesse de New Richmond, Nicole Appleby, le maire de Mont-Louis, Paul-Henry Bernatchez, le maire de Matane, Claude Canuel, ainsi que le préfet de la Matanie, Pierre Thibodeau, étaient donc partie prenante de la sortie de l'industrie.

La mairesse de New Richmond s'est d'ailleurs adressée directement à la première ministre en tant que présidente du comité de développement de la Gaspésie. « Que vont devenir les gens qui sont venus en Gaspésie pour travailler dans l'industrie éolienne? », a demandé Nicole Appleby. Cette dernière a rappelé qu'ils étaient 200 personnes à travailler dans le domaine éolien à New Richmond, seulement. Elle a invité Pauline Marois à ne pas les laisser tomber : « Pour une fois que la Gaspésie est la locomotive d'un développement au Québec! »

Réponse de Québec

La député et ministre responsable du Bas-Saint-Laurent, Pascal Bérubé, s'est toutefois montré très rassurant sur la position de son gouvernement. Il promet une annonce au cours des prochaines semaines. « Nous avons travaillé, a-t-il indiqué, à des solutions pour assurer la pérennité de l'industrie », a-t-il ajouté.

Son collègue, ministre des Régions et ministre responsable de la Gaspésie, Gaétan Lelièvre, abonde dans le même sens. « On retarde un petit peu pour avoir des retombées permanentes pour les régions. On est dans les modalités du 700 MW ce que la ministre Mme Ouellet pourra vous confirmer », a lancé le ministre.

Critique du développement éolien

La plupart des parcs actuellement en fonction au Québec ont coûté 9,3 ¢ du KW/h. Des critiques estiment que Québec perd plus de 4 milliards en 20 ans avec cette stratégie de développement. D'autant plus qu'Hydro-Québec cumule les surplus énergétiques.

Selon l'industrie, les prix de l'énergie éolienne pourraient être plus compétitifs lors du prochain appel d'offres en raison, entre autres, d'une plus grande compétitivité et des avancées technologiques.

L'industrie fait aussi valoir que chaque million investi dans l'éolien rapporte 3 millions en retombées dans les communautés.

Selon l'AQPER, plus de 5000 personnes travaillent dans l'industrie éolienne au Québec, dont 1200 en Gaspésie. Toujours d'après l'association, l'industrie de l'éolien contribue pour 500 millions par année à l'économie du Québec et annuellement quelque 87 millions retournent directement à l'État québécois en revenus fiscaux et parafiscaux.

Par ailleurs, Équiterre, Greenpeace et la Fondation David Suzuki ont fait savoir qu'ils appuyaient la demande des élus municipaux et des entreprises du domaine de l'éolien. Même s'ils se disent conscients des enjeux autour des surplus énergétiques, ces groupes écologiques croient qu'il important de maintenir le tissu industriel né de la stratégie énergétique du Québec.

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