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Pierre Karl Péladeau à la tête d'Hydro-Québec: les libéraux posent des questions

Le PLQ s'attendait à des règles plus strictes
CP

QUÉBEC - L'opposition libérale à l'Assemblée nationale croit que le gouvernement doit justifier l'absence de règles plus strictes pour encadrer les nouvelles fonctions de l'homme d'affaires Pierre Karl Péladeau à Hydro-Québec.

Un porte-parole de l'aile parlementaire, Charles Robert, a déclaré que les libéraux s'interrogent sur les conditions exigées pour l'instant, édictées par le code d'éthique des administrateurs de la société d'État.

«Le gouvernement nous dit qu'il a décidé de ne pas prendre de précautions additionnelles, alors on croit que le gouvernement devrait expliquer en quoi les règles actuelles constituent un mur de Chine», a-t-il dit lors d'une entrevue.

La semaine dernière, la première ministre Pauline Marois a annoncé la nomination de M. Péladeau, président et chef de la direction du conglomérat Québecor, à la présidence du conseil d'administration d'Hydro-Québec.

Mme Marois a alors assuré que, par mesure de précaution, M. Péladeau se retirerait des délibérations des administrateurs lorsqu'il serait question de sujets pouvant le placer en situation de conflit d'intérêts.

Le ministre des Relations internationales, Jean-François Lisée, a quant à lui utilisé l'expression «mur de Chine» pour illustrer l'étanchéité souhaitée entre les activités de M. Péladeau.

Son cabinet a expliqué vendredi qu'il faisait référence aux règles auxquelles M. Péladeau devra aussi se soumettre lorsqu'il est question d'Hydro-Québec chez Québecor.

«Il faudrait être vigilant et s'assurer que M. Péladeau se retire des discussions lorsque ce sera nécessaire, c'est-à-dire lorsqu'il sera question de Québecor chez Hydro-Québec ou d'Hydro-Québec chez Québecor», a dit la porte-parole Caroline Julie Fortin.

M. Robert a affirmé que les libéraux s'attendaient à ce que l'homme d'affaires soit soumis à des règles qui s'ajouteraient à celles prévues par le code d'éthique et de déontologie des administrateurs de la société d'État.

«Comme la nomination a un caractère exceptionnel, parce que M. Péladeau dirige une des entreprises médiatiques les plus importantes de la province, on croit qu'il fallait des mesures particulières susceptibles de rassurer la population pour encadrer l'exercice des fonctions de M. Péladeau, a-t-il dit. On dit bien encadrer, pas empêcher.»

M. Robert n'a cependant pas voulu dire quels sont les risques qui pourraient survenir ni quelles règles devraient être mises en place.

«On est surtout au niveau des perceptions et c'est pourquoi, nous et d'autres, avions soulevé le caractère exceptionnel de la nomination, a-t-il dit. (...) S'il n'avait pas possédé d'entreprises dans les médias, les questions qui ont été soulevées dans les médias ne se seraient pas posées.»

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a exprimé sa préoccupation, la semaine dernière, après l'annonce de la nomination de M. Péladeau.

Le regroupement estime que cela place les journalistes de Québecor dans une position inconfortable face à la société d'État, ce qui pourrait contribuer à la perception, dans la population, d'un manque d'impartialité.

M. Péladeau quittera en mai ses fonctions de président et chef de la direction de Québecor, mais il demeurera le vice-président de son conseil d'administration. Il présidera aussi les conseils d'administration de deux filiales, QMI et Groupe TVA.

L'homme d'affaires exercera également ses fonctions à Hydro-Québec à partir du mois prochain.

Le code d'éthique et de déontologie des administrateurs de la société d'État exige notamment qu'ils fassent une déclaration d'intérêt incluant leurs participations financières dans des entreprises dont ils détiennent plus de 10 pour cent du capital.

Il les soumet aussi à l'obligation de divulguer s'ils sont associés à une entreprise qui est liée par contrat avec Hydro-Québec. Ils doivent aussi se retirer des réunions du conseil d'administration lorsque cette question fait l'objet des délibérations.

Hydro-Québec a confirmé vendredi que M. Péladeau ne sera soumis à aucune autre règle que celles qui sont contenues dans le code.

Le chef parlementaire libéral Jean-Marc Fournier avait déjà exprimé des craintes mercredi dernier en apprenant la nomination du plus important patron de médias au Québec à la présidence du conseil de la plus importante société d'État.

M. Fournier avait demandé au gouvernement d'indiquer les règles auxquelles l'homme d'affaires devrait se soumettre pour préserver la distance habituelle entre les médias et l'administration publique.

Le cabinet de la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, a indiqué par la suite que M. Péladeau devra respecter les règles édictées dans le code d'éthique et de déontologie des administrateurs de la société d'État.

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