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Jérôme Minière danse avec Herri Kopter: L'homme et ses machines

Jérôme Minière danse avec Herri Kopter: L'homme et ses machines
Jean-Francois Cyr

MONTRÉAL - Le chanteur français d’adoption montréalaise propose un son bien différent sur son tout nouveau disque Jérôme Minière danse avec Herri Kopter. Dans une volonté avouée de s’amuser, Minière nous arrive avec un huitième et sympathique album studio qui fait bouger. Très personnel, très électro, très pop, c’est une sorte de parenthèse à son travail de chansonnier sophistiqué auquel il nous a accoutumés.

Dans son mini studio de la rue Jean-Talon, à Montréal, Minière, raconte que cet album lui a fait du bien. C’est sans prétention et pour le plaisir. Il a pratiquement tout fait (réalisation, instruments, chant, montage, mixage) sur ce projet, excepté les voix féminines qui enjolivent quelques pièces : Frannie Holder de Random Recipe a coécrit et chanté sur la très accrocheuse We Machinize, Ariane McLernon du groupe Alice & the Intellects a collaboré au morceau Le Datamour et Dawn Cumberbatch (elle a notamment été choriste pour Daniel Bélanger et Céline Dion) a mis sa touche soul pour la dansante Musique automatique.

« J’avais envie depuis un moment de donner suite à l’histoire fictive de mon rapport avec Herri Kopter (qui avait donné en 2004 le très bon Jérôme Minière chez Herri Kopter, album concept traitant de l’économie de marché) », explique le chanteur. « J’ai exploré le lien des humains aux machines. Avec Kopter, j’aborde en général des enjeux de société. »

Herri Kopter est en fait un personnage inventé, un alter ego artistique avec lequel Jérôme Minière cogite depuis le début des années 2000. Il a grandement fabulé à son propos, faisant même croire aux journalistes qu’il existait vraiment. Aujourd’hui, c’est grosso modo l’incarnation d’un monde parallèle, un médium, un complice intellectuel que le musicien ressuscite pour exprimer une forme différente de son travail ou de ses élans créatifs. Jérôme Minière essaie de lui garder une place à ses côtés, pour le meilleur et pour le pire (« c’est encombrant aussi ce genre de compagnon imaginaire »). Cette fois, ils échangent sur l’électronique et les automates.

Un nouveau monde

« Les machines sont tellement présentes qu’elles redéfinissent notre mode de vie, affirme Minière. « L’époque actuelle est tissée de notre rapport aux machines. Elles modifient notre façon d’être et de se comporter : je pense aux robots, aux téléphones, aux tablettes et toutes les autres formes qui influencent notre monde. Mon propos n’est pas positif ou négatif. Quel que soit le pays, les gens font face à la question des machines. C’est juste un fait que je constate et qui m’a inspiré pour écrire les textes et composer la musique. Par exemple, la chanson Quelque chose de rectangulaire parle du iPhone. »

Explorer le monde des machines, certes, mais sans nous casser la tête. Sur l’album, on absorbe des pièces légères, généralement faciles à digérer. L’ambiance réfère surtout au dancefloor ou d’une soirée branchée. C’est un peu house music (ou « musique maison » comme se plait à dire le musicien) et surtout un alliage intelligent de musique électronique des années ’90 et d’aujourd’hui.

« Tout n’est pas mauvais dans le dance. Mon album, c’est une sorte de relecture de ce que j’ai aimé dans le temps (il mentionne entre autres Gypsy Woman de Crystal Waters, l’album Debut de Björk, paru en 1993, ou encore les tendances électro de la French touch) et de l’innocence de la musique dansante de 2013 […] J’ai joué beaucoup avec mes machines. J’ai fabriqué à partir de l’ordinateur et des claviers de mon studio. J’ai aussi utilisé des plug-ins et des échantillons. Disons que l’identité de ce projet vient d’une sorte de mélange d’ingrédients raffinés et d’autres, plus accessibles. »

Naïveté, désinvolture et plaisirs coupables sont au rendez-vous pour ce nouvel encodé signé Jérôme Minière.

L’album est en magasin depuis le 16 avril.

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