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"Facebook 1914": le quotidien d'un poilu de la Première Guerre mondiale raconté sur Facebook

Et si Facebook avait existé en 1914?

Et si Facebook avait existé en 1914? Qu'aurait bien pu raconter un poilu sur ce réseau social? Le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux et l'agence DDB Paris ont imaginé une expérience digitale inédite: créer le profil Facebook d'un jeune Français embarqué dans la guerre de 14-18.

"À l'heure où 23 millions de Français racontent quotidiennement leur vie à travers leurs posts et statuts sur Facebook, imaginez ce que ces mêmes internautes, plongés subitement dans le fracas du 20e siècle, auraient eu à raconter", explique l'agence qui a eu l'idée du dispositif "Facebook 1914".

Depuis le 10 avril au soir, les internautes peuvent suivre le compte Facebook de Léon Vivien, jeune instituteur Français, qui sera jeté dans la boue des tranchées.

Léon Vivien est un personnage fictif, il n'a jamais existé et sa photo de profil Facebook (comme celles de tous les personnages de "Facebook 1914") est une création artistique à partir d'images d'époque. Mais tout ce que raconte et partage Léon Vivien sur le réseau social a été décidé sur la base de la documentation du Musée, et avec la caution de l'historien Jean-Pierre Verney.

De l'attentat de Sarajevo aux tranchées

Le profil de Léon Vivien débute le 28 juin 1914, le jour de l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand à Sarajevo et l'élément déclencheur de la Première Guerre mondiale. Léon ne rejoint pas directement l'armée. Jugé trop chétif par les médecins, l'instituteur est d'abord réformé.

"On commence ainsi l'histoire de Léon avec un point de vue de l'arrière et c'était important d'avoir cet aspect et de ne pas se contenter de ce qui se passe sur le front", précise Michel Rouger, le directeur du Musée de la Grande Guerre.

Dans cette période d'"avant-guerre", Léon entretient une correspondance avec ses amis déjà parti au combat, livre son état d'esprit sur la guerre, raconte sa vie d'instituteur... jusqu'à ce qu'il soit accepté dans l'armée et rejoigne le front, le 10 avril 1915.

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A partir de cette date, "Facebook 1914" passe au temps réel. Les internautes qui s'abonnent à la page de Léon Vivien (www.facebook.com/leon1914) peuvent suivre les journées de ce soldat à raison de cinq publications par jour.

Le compte Facebook de Léon Vivien va-t-il être alimenté pendant quatre ans, soit jusqu'à la fin du conflit? La réponse est non. "Facebook 1914" a une date d'expiration: le 17 mai 1915. Au total Léon publiera 220 fois sur son profil. "Tenir quatre ans aurait été difficile, travailler sur une période courte nous permet d'être plus denses et précis", explique DDB Paris. "Utiliser Facebook c'est attractif, mais cela ne devait pas nous empêcher d'être irréprochables!", renchérit le directeur du musée qui met les experts de 14-18 au défi de trouver une erreur.

La Grande Guerre d'un point de vue humain

L'expérience "Facebook 1914" rappelle d'autres entreprises historiques sur les réseaux sociaux et plus précisément sur Twitter. Pour le centenaire du naufrage du Titanic, un éditeur britannique a proposé aux internautes de suivre la traversée du paquebot jusqu'à la nuit où le Titanic heurte un iceberg (@TitanicRealTime).

Réécrire l'histoire comme si les réseaux sociaux existaient, c'est aussi ce que fait Alwyn Collinson, un passionné d'histoire de 25 ans qui s'est lancé dans un projet plus fou encore: depuis le 31 août 2011, il tweete la Seconde Guerre mondiale 72 ans après l'invasion allemande en Pologne sur le compte @RealTimeWWII. Dates clés, illustrations, vidéos, tout y est. Et Alwyn Collinson devrait tenir son compte jusqu'en septembre 2017.

"La différence avec les livetweets historiques, c'est le point de vue que nous avons choisi, se défendent les membres du projet "Facebook 1914". Nous avons décidé de raconter l'histoire d'un point de vue humain."

Avec ce dispositif, le Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux et l'agence DDB Paris espèrent toucher les jeunes utilisateurs du réseau social et les classes qui étudient cette guerre... mais pas seulement. "Facebook n'est pas réservé aux jeunes, la moyenne d'âge y est de 33 ans, rappelle DDB Paris, nous ciblons donc les passionnés d'histoire, les passionnés d'histoires humaines et les curieux".

Moins de 24 heures après le lancement de la page de Léon Vivien, près de 4,000 internautes suivent déjà le quotidien de ce poilu 2.0.

» Retrouvez quelques exemples des publications Facebook de Léon ViVien dans le diaporama ci-dessous:

Sur le compte Facebook de Léon Vivien

• Facebook 1914 » www.facebook.com/leon1914

• Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux

Rue Lazare Ponticelli, Meaux

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