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Temps difficiles pour les librairies indépendantes 

Temps difficiles pour les librairies indépendantes

Les faillites et les fermetures de librairies se multiplient à Québec. En quelques mois, la Boutique du Livre et Globe-Trotter du secteur de Sainte-Foy ont fermé leurs portes.

La librairie Campaniloise a subi le même sort et sur la rue Cartier, l'avenir de la Bouquinerie serait incertain.

La situation inquiète l'Association des libraires du Québec qui craint que les fermetures ne se poursuivent, mentionne la directrice générale de l'Association, Katherine Fafard. « Le milieu du livre en général et de la librairie ne se portent pas très bien ces derniers temps. Une petite étude interne menée par l'Association tout récemment au début de l'année nous montre qu'en 2012, le taux de rentabilité d'une librairie était de 0,84 %, ce qui est désastreux », révèle-t-elle.

Selon Mme Fafard, cette précarité dans le milieu peut être attribuée à plusieurs facteurs. « Est-ce que ça serait les grandes surfaces qui prennent de plus en plus de place ou Amazone, dont on ne détient aucun chiffre de vente, qui peut-être, sans que trop de gens s'en rendent compte, est en train de gruger le commerce indépendant au Québec et pas seulement celui de la librairie? Moi, je crois que c'est ça », mentionne Mme Fafard.

Pour l'Association, la disparition des librairies indépendantes a des impacts dans le choix de livres.

« C'est une question de bibliodiversité et d'accessibilité aux livres. Les libraires indépendants se retrouvent dans presque toutes les régions du Québec. [...] Si elles ferment, les gens vont se tourner vers où? Costco, Walmart, qui sur les 35 000 nouveautés qui paraissent chaque année au Québec, en tiennent environ 300. Alors on se pose la question de société : Est-ce que c'est ce qu'on veut comme choix de lecture en tant que lecteurs? », soulève Mme Fafard.

Situation différente pour Renaud Bray

La situation est différente pour la chaîne Renaud Bray, qui possède 29 succursales au Québec et en a ouvert quatre dans la dernière année, dont une aux Promenades Beauport. Renaud Bray récupérera d'ailleurs la Boutique du livre et la Campaniloise récemment fermées, mentionne le président-directeur général, Blaise Renaud. « On a choisi d'introduire sous des bannières qui ne sont pas celles de Renaud Bray des offres de livres sur la base d'un commerce de proximité où on va offrir à la clientèle des nouveautés, une variété de livres comme n'importe qu'elle librairie générale le ferait, et aussi un service de commandes spéciales qui découle des opérations qu'on traite à notre centre de distribution pour la vente Internet », affirme M. Renaud.

Pour M. Renaud, l'utilisation d'Internet pour la vente de livres peut faire la différence. Il faut dire aussi que Renaud Bray vend d'autres produits tels des disques et articles de cuisine qui aident à soutenir le commerce.

Avis partagés sur la politique du prix unique

De nombreux libraires réclament une politique du prix unique du livre pour éviter que les nouveautés et best-sellers, qui permettent de rentabiliser les librairies, soient uniquement vendus dans les grandes surfaces à prix coupés. Les libraires souhaitent que le gouvernement limite à 10% le rabais qu'un détaillant peut offrir au cours des neuf mois suivants la publication d'un livre.

Toutefois, Blaise Renaud croit que cette mesure pourrait avoir des effets pervers. « Je suis convaincu que le projet tel qu'il est actuellement formulé n'aura aucun impact positif sur la bibliodiversité, ni sur le sort des libraires indépendantes. Je pense plutôt qu'il s'agit d'un projet qui viendrait mettre en péril la chaîne du livre sur sa forme actuelle en bouleversant certaines pratiques établies », dit-il.

Il soutient qu'en France, après l'instauration de la loi Lang au début des années 1990, les supermarchés ont développé des espaces librairies complets, ce qui aurait fait disparaître plusieurs librairies indépendantes.

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