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Les sœurs Boulay ont lancé leur album «Le poids des confettis» à La Tulipe (PHOTOS/VIDÉO)

Les sœurs Boulay lancent l'album «Le poids des confettis» (PHOTOS)
Jean-François Cyr

MONTRÉAL – Deux voix, une guitare, un ukulélé, des histoires plein la tête, des textes vivants et une candeur contagieuse, voilà le sceau artistique des sœurs Boulay, ces deux jeunes chanteuses gaspésiennes qui ne cessent de recueillir les éloges depuis leur glorieux passage aux concours des Francouvertes 2012. Depuis, Mélanie (la brune) et Stéphanie (la blonde) ont offert une cinquantaine de concerts au Québec et ont signé avec la maison de disque Grosse Boîte, au sein de laquelle un charmant premier album a vu le jour, Le poids des confettis.

Elles habitent maintenant Montréal et la vie va à cent milles à l’heure: maintes collaborations avec plusieurs artistes comme choristes ou chanteuses, une victoire bien méritée l’an dernier dans un respecté concours québécois de chanson francophone, des centaines de rencontres nourrissantes, un EP (réalisé par Éric Goulet) et, finalement, un disque lancé officiellement mardi soir au cabaret La Tulipe... plein à craquer.

Contre vents et marées, les sœurs ont travaillé fort pour trouver leur place au soleil. Rien n’était acquis dans cette Gaspésie qui leur souhaitait un «vrai métier». C’est donc avec beaucoup d’acharnement et un brin de naïveté qu’elles ont fantasmé sur la scène et la chanson pop, avec Patrick Normand, Abba, Cat Stevens ou Elvis Presley. À 23 et 26 ans, les jeunes femmes sont finalement arrivées à leurs fins, ce poids des confettis.

Le filtre Philippe B

Sans artifice ou prétention, elles proposent une musique country-folk touchante, souriante, empreinte de complicité. Leur travail respire l’escapade en forêt (T’es pas game), la joie de vivre (Par le chignon du cou), les bouffées d’émotion (Ça mouille les yeux), l’indépendance farouche (Cul-de-sac), l’amour quatre saisons (Ôte-moi mon linge écrite par Stéphane Lafleur), le chez nous (Où la vague se mêle à la grand’ route) et un univers parfois triste (Mappemonde).

Un doux arrimage de pièces hop la vie et de chansons mélancoliques (Sac d’école, Un trou noir au bout d’un appât) équilibre donc ce disque réalisé d’un bel instinct par le singulier Philippe B. Fignoleur de talent, il aura compris que le message, ici, importe davantage que l’emballage. Il aura su intelligemment contenir le trop-plein d'émotions (oui, elles sont émotives!) qui menaçait quelque peu ce projet. La musique, au fond, sert d'abord de véhicule pour partager la vision de la vie grand V des sœurs Boulay: prendre la route, boire des shooters, guérir la cassure ou jalouser cette Gaspésie de mer et de terre qu’elles adorent arpenter.

«Il y a mer et les bateaux, secoués par le ressac. Il y a des ponts où des grands arbres poussent dans les craques. Des enfants aux grands drapeaux, plantent des coquillages.»

Envers et contre tous, elles se sont nourries d’histoires de gun, de pêche et de cavalcades motorisées (sans casque). Grâce aux paroles, on les imagine bien partir à l'aventure leur débrouillardise sous le bras et leurs rires fendus jusqu’aux oreilles. Éclatante et désinvolte liberté. Certes, ces deux sœurs sont des filles sensibles à mourir, mais elles semblent foncer droit devant sans gants blancs.

L’atmosphère

Enregistré au studio Wild de Saint-Zénon, les sœurs Boulay ont recherché pour cet album l’effet room (une dizaine de microphones étaient ouverts en permanence pour capter tous les sons), l’authentique, l’imparfait. Elles ont craint le polissage et ont favorisé le croustillant: barreaux de chaise, caisses de résonnance et autres bruitages d’objets environnants ont servi à produire ce joli cri de confettis.

Dans une démarche artistique assez épurée, on retrouve également sur l’encodé des arrangements simples, mais réussis de mandoline, accordéon, violon, harmonium, guitares, trombone, cor, omnichord, guitalélé… et un paquet d’harmonies vocales assez bien dosées.

Un album bricolage qui magnifie le moment présent plutôt que le savant. Non que le travail soit bâclé, mais c’est l’atmosphère qui prime pour les Boulay. Celle de l’amitié, de la connivence et de la générosité. Celle de la route entre la ville et la campagne. Celle des yeux tendres. Celle des couleurs rouge, bleu, vert. Celle des contrastes et surtout des lumières.

Les sœurs Boulay envisagent deux formules de spectacle, le duo et le quatuor (accompagné des frères Gabriel et Renaud Gratton). À compter du 28 mars, une impressionnante série de concerts commencera au Québec pour se poursuivre plus tard en Europe.

BOUL

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