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Rapport sur les crédits de carbone : une ingérence sans précédent s'insurge le vérificateur

Rapport sur les crédits de carbone : une ingérence sans précédent s'insurge le vérificateur

Le vérificateur de la Colombie-Britannique affirme avoir vécu un niveau d'ingérence sans précédent dans le cadre de son examen du système de crédits de carbone géré par la société d'État Pacific Carbon Trust.

Dans les commentaires qui accompagnent son rapport, John Doyle dénonce ce qu'il qualifie d'abus de confiance de la part du Pacific Carbon Trust qu'il accuse d'avoir partagé des informations confidentielles avec des promoteurs et des courtiers du marché du carbone.

« J'ai été abasourdi de devoir dépenser les maigres ressources de mon bureau pour répondre à une campagne organisée d'ingérence et d'efforts pour retarder mon travail mené par un organisme public au nom des intérêts du marché », a déclaré John Doyle par voie de communiqué.

Le rapport du vérificateur général sur le système de crédits de carbone a été publié mercredi, plutôt que mardi comme prévu, car le président de la Chambre craignait qu'il y ait outrage au parlement.

Des compensations écologiques pas crédibles

Le rapport affirme que pour la majorité des crédits de carbone achetés par le gouvernement de la Colombie-Britannique en 2010 afin de contrebalancer ses émissions de gaz à effet de serre, les critères employés par le gouvernement n'étaient pas réalistes.

John Doyle a examiné deux projets qui constituent près de 70 % des crédits de carbone achetés par la province pour neutraliser ses émissions, soit le projet de carbone de Darkwoods Forest dans le sud-est de la province et le projet de forage Underbalance d'Encana près de Fort Nelson.

Le vérificateur général soutient que pour que ces projets soient crédibles, il aurait fallu que les revenus de la vente des crédits de carbone qui y était associée soient nécessaires pour assurer leur faisabilité.

« Ni l'un ni l'autre de ces projets n'ont pu démontrer que les revenus de la vente de leurs crédits de carbone étaient nécessaires à leur mise en oeuvre », a déclaré le vérificateur général par voie de communiqué.

John Doyle note que ces revenus supplémentaires doivent être une mesure incitative et non une subvention pour la réduction des gaz à effet de serre.

Le gouvernement défend les données de la société d'État

Le ministre de l'Environnement de la province, Terry Lake, a rapidement réagi à la publication du rapport du vérificateur : il en rejette toutes les conclusions.

En conférence de presse mercredi, il a affirmé que l'équipe du vérificateur général n'a pas les connaissances ni l'expertise pour évaluer le programme de crédits de carbone. Il défend les données recueillies par la société d'État Pacific Carbon Trust en expliquant qu'elles ont été révisées par une équipe de consultants experts dans le domaine.

Pour sa part, le néo-démocrate Rob Fleming, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'environnement, a affirmé qu'il est essentiel de restructurer complètement le programme de Pacific Carbon Trust.

M. Fleming déplore le fait que des fonds publics qui proviennent d'enveloppes budgétaires pour l'éducation et la santé soient réinvestis dans des projets du secteur privé. Il est d'avis que les fonds amassés par le Pacific Carbon Trust devraient être réinvestis exclusivement dans le secteur public.

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