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Augmentation des saisies de stupéfiants au Canada

Augmentation des saisies de stupéfiants au Canada

L'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a saisi pour 5,5 milliards de dollars de drogues illicites au cours des six dernières années, selon des documents obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Près de la moitié des saisies (47 %) ont eu lieu en Ontario et un peu moins du tiers en Colombie-Britannique (27 %). Le Québec est troisième en ce qui concerne le nombre de saisies (19 %), mais premier pour ce qui est de la valeur des drogues interceptées, évaluée à 3,4 milliards de dollars.

Le nombre de saisies a augmenté de 10 % entre 2007 et 2012.

La drogue la plus saisie est la marijuana (22 % des saisies), suivie des stéroïdes (21 %) et du khat (17 %).

En ce qui concerne la valeur de revente, les trois drogues qui se trouvent en haut de la liste sont le GHB (gamma-hydroxybutyrate ou drogue du viol), la marijuana et la cocaïne.

Si le cannabis reste la drogue illicite la plus répandue en Amérique du Nord, les produits de synthèse ont la cote, comme l'explique Luc Chicoine, coordonnateur national pour les drogues synthétiques et les produits pharmaceutiques à la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

« Il y a eu un changement radical au cours des derniers quatre ans environ (...) les drogues "traditionnelles" (cocaïne, héroïne, marijuana) font place aux drogues de synthèse ou à d'autres molécules, comme de nouvelles substances psychoactives, du cannabis synthétique, des méthamphétamines ou des drogues reliées à l'ecstasy. Ces quantités-là ont augmenté significativement », indique M. Chicoine.

Signe de cette transformation, les pays d'origine des stupéfiants ont changé. Une grande partie des drogues saisies provient maintenant de la Chine, de l'Inde et d'autres pays émergents.

C'est ce que constate le vice-président du syndicat des douaniers au port de Montréal, Ron Moran. « C'est un phénomène que pas grand monde avait sur le radar, que la Chine prendrait d'aussi importantes parts de marché au niveau des drogues. Par contre, si on regarde les parts de marché que les Chinois ont prises dans à peu près tous les autres domaines, on peut conclure que c'est ce qui arriverait. »

Les principales drogues produites en Chine et exportées au Canada sont le GHB et la kétamine, un anesthésiant utilisé surtout par les vétérinaires et qui peut produire des effets hallucinogènes.

Le port de Montréal

Les documents de l'ASFC montrent que le port de Montréal est la plaque tournante du trafic de drogue au Canada et en Amérique du Nord, avec des saisies de stupéfiants d'une valeur de 1,8 milliard de dollars entre 2007 et 2012.

Les douaniers s'inquiètent de l'augmentation des volumes de drogue qui entrent au pays, d'autant plus qu'ils ne réussissent à inspecter qu'une partie minime des conteneurs. Ils disent subir de la pression de la part des entreprises, qui leur reprochent de ralentir la cadence, mais aussi de la part des représentants du crime organisé, qui usent de l'intimidation pour les empêcher d'inspecter les conteneurs.

Le syndicat des douaniers dénonce les compressions prévues par le gouvernement conservateur, qui engendreront la suppression d'au moins 250 postes.

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