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De l'amiante utilisé au CHUM et au CUSM

De l'amiante utilisé au CHUM et au CUSM

Bien qu'il ait annulé le prêt qui devait être consenti à la mine d'amiante Jeffrey à Asbestos, le gouvernement du Québec continue de permettre l'utilisation de ce matériau dans la construction d'édifices publics, notamment au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) et au Centre universitaire de santé McGill (CUSM).

« On a appris qu'il y a des tuyaux ciment-amiante actuellement installés dans les derniers six mois dans les nouveaux hôpitaux et les hôpitaux en rénovation au Québec », a déclaré mardi matin le coprésident de la Société pour vaincre la pollution, Daniel Green, sur les ondes de Radio-Canada.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, a confirmé les révélations de M. Green. « On est au courant de ça », a confié M. Hébert, tout en se faisant rassurant. « L'amiante, qui est dans ces tuyaux-là, est bien encapsulé et ne cause pas de problème au niveau de la santé. »

« Ce n'est pas les vapeurs d'amiante qui sont nocives, ce sont les fibres, poursuit M. Hébert. Et, ça, ça ne traverse pas les murs. Alors, l'amiante qui est dans les murs et les plafonds n'a pas d'effet sur la santé des gens. Il n'y a pas d'amiante à l'air libre. »

Le ministre Hébert convient toutefois qu'il est important de savoir où se trouve l'amiante afin de protéger les travailleurs contre les fibres d'amiante. Le ministre précise que le gouvernement veut établir un registre des immeubles publics qui contiennent de l'amiante pour informer les travailleurs des dangers potentiels.

« Il y a eu un règlement en ce sens qui a été prépublié en décembre dernier », explique le ministre Hébert. Le règlement devrait entrer en vigueur en juin et le gouvernement procédera « à l'inspection de tous les bâtiments pour être en mesure de déterminer quel est le niveau d'amiante et comment doit-on procéder lorsqu'on fait des travaux d'entretien et de réparation. »

Le coprésident de la Société pour vaincre la pollution, Daniel Green, maintient que l'amiante demeure un danger pour la population. « L'amiante est la plus importante cause de maladies professionnelles de mortalité compensées par la CSST tous les ans », avance M. Green. Il souligne qu'entre 3000 et 4000 personnes meurent chaque année à cause de l'amiante en France, et ce, bien que l'amiante y ait été banni depuis plusieurs années.

Le ministre Hébert convient qu'il faudra réfléchir à l'utilisation et la production de l'amiante au Québec. « Il faudra réfléchir sur l'utilisation de l'amiante au Québec et surtout à son exportation, confie M. Hébert. Ça, c'est une réflexion en cours actuellement au gouvernement. »

Conscient de l'impact économique de telles mesures sur la région de l'amiante, le ministre de la Santé précise que le gouvernement a allongé 50 millions de dollars pour aider les acteurs socio-économiques de la région à diversifier leur économie. « On va faire tout ce qu'il faut pour que cette région-là puisse réorienter son économie vers des choses qui ont beaucoup plus d'avenir que la fibre d'amiante », conclut-il.

De son côté, le coporte-parole de Québec solidaire (QS), Amir Khadir, estime que la réalité s'impose d'elle-même. « Il faut bannir l'amiante » au Québec, dit-il, invoquant le consensus international des milieux scientifiques sur ses dangers pour la santé humaine. Il déplore d'ailleurs que le gouvernement se laisse influencer lorsqu'il y a des enjeux industriels.

« Le gouvernement nie l'évidence, essaie de cacher les choses, ou refuse de reconnaître la dure réalité. C'est qu'il faut qu'on se débarrasse de l'amiante », soutient-il.

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