Le guide suprême de la révolution iranienne ayatollah Ali Khamnei a déclaré qu'il ne s'oppose pas au dialogue avec Washington, tout en faisant part de son scepticisme quant aux résultats des discussions sur le dossier nucléaire.
Les Américains « ont envoyé des messages pour que l'on ait un dialogue direct sur le nucléaire [...] en marge des négociations avec le groupe 5+1 (Grande-Bretagne, France, Russie, États-Unis, Chine et Allemagne). Je ne suis pas optimiste sur un tel dialogue [...] mais je n'y suis pas opposé », a-t-il déclaré lors d'un discours à l'occasion du Nouvel An perse Norouz.
L'ayatollah Khamenei a demandé aux États-Unis de s'engager « dans un dialogue rationnel et non un dialogue où » ils veulent « imposer [leur] point de vue » et réclamé la fin de « leur politique d'animosité » envers Téhéran.
« Nous ne voulons pas d'arme atomique, a-t-il répété. L'Iran veut simplement que son droit à l'enrichissement d'uranium à des fins pacifiques soit reconnu, mais ils ne veulent pas reconnaître ce droit. »
Washington et Téhéran n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1979, après la révolution islamique qui a conduit à la chute du shah d'Iran. Durant cette période mouvementée, de jeunes révolutionnaires iraniens ont occupé l'ambassade américaine à Téhéran et pris en otage des diplomates américains. Il a fallu des mois de négociations pour que les otages soient libérés.
Avertissement
Au sujet d'une éventuelle attaque israélienne des installations nucléaires iraniennes, l'ayatollah Khamanei a été limpide.
« Les dirigeants du régime sioniste menacent parfois de déclencher une invasion militaire, mais ils savent bien que s'ils commettent la moindre erreur, la République islamique rasera entièrement Tel-Aviv et Haïfa », a-t-il averti.
Israël a menacé à plusieurs reprises de bombarder l'Iran si Téhéran ne renonce pas à terme à son programme nucléaire, qu'il soupçonne de comporter un volet militaire clandestin. L'Iran assure que son programme nucléaire est pacifique.
Le dossier du nucléaire iranien a été au centre des discussions entre le président américain Barack Obama et le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou mercredi.