Une note interne obtenue par CBC démontre que des employés du Bureau des affaires publiques ont reçu l'ordre d'insérer des « paragraphes passe-partout » dans des communiqués du gouvernement albertain.
Le 22 février, la gestionnaire par intérim du Bureau, Tracy Balash, a donné des directives d'insertion du paragraphe suivant dans les communiqués :
La note explique aussi aux employés du Bureau que tous les messages-clés émergeant des attachés de presse doivent être acheminés à deux membres du cabinet ministériel de la première ministre albertaine, Alison Redford : le gestionnaire d'enjeux Michael Norris et le directeur des communications, Stefan Baranski.
« Il [le gouvernement provincial] a clairement indiqué qu'il passerait son propre filtre politique sur tout ce qui proviendrait du gouvernement », a souligné John Soroski, politologue à l'Université MacEwan. « Je crois que cela fait en sorte que les Albertains remettent en question la valeur de tout ce que le gouvernement leur dit. »
Les partis de l'opposition ont d'ailleurs longtemps accusé le Bureau d'être à la merci du gouvernement conservateur dans le domaine de la communication politique.
Bien que plusieurs ministères soient confrontés à des compressions, le budget du Bureau a fortement augmenté sous le gouvernement Redford. Son budget est passé de 14,2 millions de dollars de 2010 à 2011 à 17,6 millions de dollars de 2011 à 2012. Dans le budget 2012-2013, le gouvernement a réservé 20 millions de dollars pour le Bureau, même s'il prévoit dépenser environ 19 millions de dollars.
Politisation du Bureau des affaires publiques
Un employé du Bureau, qui a préféré garder l'anonymat, a affirmé avoir remarqué que les messages étaient de plus en plus politisés.
Le réseau anglais de Radio-Canada a trouvé 13 communiqués de presse ministériels contenant le paragraphe passe-partout, incluant un récent bulletin d'information de Transports Alberta, simplement destiné à indiquer au public qu'il pouvait obtenir de l'information sur les conditions routières en téléphonant au 511.
La première ministre de l'Alberta a décliné les demandes d'entrevue à ce sujet, mais son directeur des communications a affirmé que les messages n'étaient pas de nature politique.