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Équilibre budgétaire: Québec réduit le budget des garderies de 56 millions de dollars

Québec serre la ceinture aux garderies
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Un texte de Isabelle Maltais

Le gouvernement du Québec réduira le budget des garderies de 56 millions de dollars afin de l'aider à atteindre l'équilibre budgétaire.

L'annonce a été faite jeudi aux représentants des centres de la petite enfance (CPE) par la ministre de la Famille, Nicole Léger.

Les compressions, qui entreront en vigueur à compter du 1er juillet, seront de 37,9 millions de dollars pour les CPE. Cette somme représente 3,5 % du budget total qui leur est alloué. Les 18,3 millions restants seront retranchés des subventions aux garderies privées.

Pourtant, dans le budget du ministre des Finances déposé en novembre dernier, Québec avait annoncé une hausse de 3,2 % du budget du ministère de la Famille.

« Nous avons eu une augmentation de 3,2 % pour ouvrir 28 000 places à travers le Québec. Mais en même temps, il faut se rappeler que le ministère de la Famille doit aussi faire ses efforts budgétaires. [...] Par exemple, un CPE de 80 places qui a une subvention de 1 million de dollars, ça équivaut à 25 000 $ environ par année. Je suis convaincue qu'ils sont capables d'être créatifs. Il y a des aménagements qui peuvent se faire », indique la ministre Léger.

Elle explique que l'argent retranché du budget des garderies proviendra en partie des surplus de 222 millions de dollars qu'a accumulés le réseau des CPE. Les subventions qui leur sont allouées seront également diminuées.

« Dans notre règlement, le ratio est de 1 éducatrice pour 10 enfants, pour les enfants de 4 ans. Mais on a toujours donné des subventions de 1 pour 8 pour l'ensemble des 18 mois et plus. La plupart le font déjà, 1 éducatrice pour 10 enfants, mais je vais m'assurer que ça se fasse partout », détaille la ministre.

Par ailleurs, Nicole Léger nie que le financement des maternelles pour les enfants de 4 ans en milieu défavorisé, qui a été annoncé jeudi, sera possible grâce au budget des CPE, comme l'affirme le directeur général de l'Association québécoise des centres de la petite enfance, Louis Senécal.

« Moi je ne finance rien dans le niveau des maternelles 4 ans, c'est le gouvernement dans l'ensemble, le ministère de l'Éducation. Et c'est 8 millions de dollars », rappelle-t-elle.

Les CPE dénoncent la perte de services aux enfants

De son côté, Louis Senécal considère que l'équilibre budgétaire n'est pas un argument valable pour justifier les compressions.

« On ne comprend pas les motivations de Mme Marois. 50 millions sur un budget de 72,4 milliards de dollars au Québec, c'est une goutte d'eau dans l'océan. Ce n'est certainement pas ça qui va contribuer à améliorer significativement les finances publiques », lance-t-il.

M. Senécal note que les surplus des CPE servent notamment à l'entretien des bâtiments et à l'aménagement des terrains et souligne que depuis sept ans, « les dépenses ont doublé, mais le financement est resté le même ».

« Les règles gouvernementales prévoient qu'un CPE peut emmagasiner 25 % de son chiffre d'affaires en surplus, pour un total de 250 millions. Donc, on est bien en deçà de ce total-là avec 222 millions. Le premier engagement de ce gouvernement-là était un enfant, une place. Et là, tout en créant des places, on enlève les moyens aux places existantes de donner un service de qualité aux parents », mentionne-t-il.

Les arguments de M. Senécal ne font toutefois pas fléchir la ministre de la Famille, qui en réfute certains. « La loi peut permettre les surplus évidemment, mais lorsqu'on a à faire des efforts budgétaires, il n'y a rien qui m'empêche d'aller chercher dans ces surplus-là. Il y a eu une augmentation des subventions de tous les services de garde de 15 % en cinq ans. Alors je suis convaincue qu'on est capables de faire un effort et de le faire intelligemment », avance-t-elle.

M. Senécal ne cache pas que tout sera mis en uvre pour que le gouvernement revienne sur sa décision, et que tous seront appelés à la mobilisation, les parents comme les acteurs sociaux. Il demande une rencontre d'urgence avec la première ministre.

« On s'attaque directement à la capacité des parents de pouvoir contribuer à l'économie du Québec. [...] Rien n'est exclu. On va envisager tous les moyens. Il faut absolument qu'on revienne sur cette décision-là. On ne peut pas croire que la mère du réseau des services de garde au Québec, Mme Marois, est en train de mettre la hache dans ce si beau réseau qui fait la fierté des Québécois », conclut-il.

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