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Le premier vol commercial en apesanteur décolle de Bordeaux-Mérignac, en France (VIDÉOS)

L'apesanteur pour tous (VIDÉOS)

C'est le grand jour pour les premiers passagers payants de l'Airbus A300 Zéro-G. Ce vendredi 15 mars, ils doivent décoller de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac pour découvrir les joies de l'apesanteur. Une première pour des citoyens ordinaires. Il s'agit du premier vol parabolique commercial dans l'Union européenne. Jusqu'à présent, les vols de ce type n'étaient opérés qu'aux États-Unis et en Russie.

15 fois 22 secondes d'apesanteur

Le vol parabolique permet de se soustraire à la gravité terrestre en avion, sans recourir à un vol spatial, moyennant des manœuvres de montée et de descente. Ce vol de découverte comprendra 15 paraboles de 22 secondes, soit 5 minutes d'apesanteur cumulée. La première parabole permettra d'atteindre la gravité martienne (un tiers du poids ressenti). Elle sera suivie de deux paraboles lunaires (1/6 du poids), soit la sensation d'être debout sur la Lune, puis de 12 paraboles en apesanteur.

6000 euros le vol

Sur les 40 passagers à bord de l'A300 Zéro-G, une trentaine ont déboursé chacun 6000 euros. Les autres, dont cinq étudiants, ont gagné un concours organisé par le CNES, l'agence spatiale française, qui utilise habituellement cet avion à des fins scientifiques.

À bord, la parité sera loin d'être respectée pour ce premier vol, avec seulement 15% de femmes. L'une d'entre elles volera en couple. On relève une majorité de Français -dont un venu spécialement du Japon-, la moyenne d'âge tournant autour de la cinquantaine. A noter que deux pères seront accompagnés de leur fils, tandis qu'un Suisse a déjà réalisé un vol parabolique aux Etats-Unis.

Durant le vol, les passagers seront encadrés par des instructeurs et pourront bénéficier des conseils avisés d'un médecin.

Pas "un parc d'attractions pour touristes"

Avant d'embarquer, les passagers assisteront à un briefing d'environ 1h30. D'abord parce qu'il n'est pas question de jouer avec la sécurité: "Nous donnerons des règles de discipline strictes", a prévenu Jean-François Clervoy, président de Novespace, la filiale du CNES propriétaire de l'A300 Zéro-G. Et aussi pour qu'ils profitent au mieux de l'apesanteur. "Je veux qu'ils aient du plaisir et qu'ils comprennent à travers ce qu'ils ressentent sur eux-mêmes pourquoi l'espace est un environnement inouï pour des expériences impossibles sur Terre", explique-t-il.

Des "activités" sont prévues à bord: s'assoir au plafond, voir évoluer une boule d'eau... à la manière du whisky du capitaine Haddock dans Tintin. Mais pour l'astronaute Jean-François Clervoy, ce vol de découverte de l'apesanteur s'apparente à des "journées portes ouvertes d'un laboratoire de recherches" et non à "un parc d'attractions pour touristes".

Pour la compagnie, l'intérêt de rendre ce type de vols commerciaux est certain. Les recettes générées par les vols commerciaux devraient, à terme, contribuer au remplacement de l'A300 Zéro-G, qui a dépassé les 100.000 paraboles.

L'apesanteur, comment ça marche ?

Dans un premier temps, l'appareil évolue à l'horizontale, à une altitude de 20.000 pieds (6100 mètres). L'équipage augmente progressivement sa vitesse jusqu'à environ 810 km/heure. Le pilote tire ensuite progressivement sur le manche pour cabrer l'avion jusqu'à 47°. C'est la phase dite de "ressource d'entrée", où une forte hypergravité, ou hyperpesanteur, plaque les passagers au plancher de la cabine: pendant une vingtaine de secondes, on pèse presque deux fois son poids.

Une fois l'assiette de 47° atteinte, la poussée des moteurs est réduite fortement. C'est "l'injection": l'avion entre en phase parabolique. Toutes les forces aérodynamiques -portance, traînée et poussée des moteurs- s'appliquant sur l'avion s'annulent. L'avion, soumis à son seul poids, entre en phase parabolique, et à l'intérieur, tous les passagers sont en apesanteur. Pendant cette phase de 22 secondes, l'avion continue à monter jusqu'à une altitude de 28.000 pieds tout en réduisant son inclinaison, passe par une assiette horizontale, puis commence à piquer du nez et à redescendre.

En fin de parabole, l'équipage redresse l'avion et l'apesanteur disparaît en quelques secondes. Les passagers sont à nouveau soumis à une vingtaine de secondes d'hypergravité. L'appareil revient alors à une position horizontale pendant environ deux minutes, avant d'entamer la parabole suivante.

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