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Gouffre financier, faillites à prévoir

Gouffre financier, faillites à prévoir

Les Jeux de Sotchi se solderont par un gouffre financier sans précédent. Des entreprises feront faillite une fois les travaux terminés.

Le gouvernemt Poutine se souviendra de ce rendez-vous, lui qui en a fait une opératioin de prestige nationale. L'addition à payer sera énorme. On parlait de 51 milliards de dollars pour les installations sportives et les infrastructures s'y rattachant. Ce sera plus encore.

Dans un rapport déposé au Parlement, la Cour des comptes accuse la société publique russe Olimpstroï, chargée des travaux sur les sites olympiques entre la mer Noire et les montagnes du Caucase, d'avoir « pris des décisions qui ont entraîné une augmentation du coût de certains sites olympiques sans apporter d'explications, entraînant pour les installations sportives des surcoûts inutiles » de 503 millions de dollars.

Le montant total de la facture est dû avant tout à la corruption, un mal qui ronge le pays. La corruption représente, selon diverses estimations, de 20 % à 50 % des dépenses. C'est ce qu'a précisé l'analyste indépendant Anvar Amirov à l'Agence France-Presse.

Le journal russe spécialisé dans les affaires Vedomosti a révélé que des entreprises ont escamoté le travail en amont, les calculs prévisionnels. Elles n'ont pas tenu compte des difficultés (relief, spécificité du terrain) et voient leurs dépenses exploser.

L'exemple du complexe de saut à skis a marqué les esprits, avec un dépassement de coûts de... 220 millions de dollars. L'entrepreneur Akhmed Bilalov, chargé de la construction du complexe, qui était aussi vice-président du Comité olympique russe, a été limogé en février par Vladimir Poutine, irrité par le retard et l'explosion des coûts.

Autre exemple de dérive : la construction d'une route et d'une voie de chemin de fer de 48 km reliant Sotchi (pôle côtier) à Krasnaïa Poliana (pôle montagne) qui a coûté... 8,4 milliards de dollars.

À Sotchi, des investisseurs privés ne pourront pas rentabiliser leurs projets et feront faillite. L'État russe, avec la participation du secteur privé, y investit massivement pour développer le tourisme et promet que les nouvelles installations seront utilisées après les Jeux, mais des experts émettent de sérieux doutes.

« Il est possible que de petites et moyennes entreprises soient vouées à la faillite », indique Anvar Amirov.

L'entreprise chargée de la construction du principal village olympique pourrait être contrainte de fermer ses portes, relève le quotidien russe des affaires.

Les banques touchées

Les banques vont souffrir. Elles ont accordé des crédits pour des projets liés aux Jeux, comme la VTB, deuxième banque de Russie, ou la VEB (Banque pour le développement et l'activité économique), qui s'attend déjà à faire faillite après 2014.

Comme les crédits de la VEB ont été garantis par l'État, qui finance les deux tiers des projets liés aux Jeux, c'est l'État qui va subir les plus lourdes pertes, estime le quotidien Vedomosti.

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