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Première moitié : des surprises, des déceptions

Première moitié : des surprises, des déceptions

Rien n'est encore gagné pour le Canadien, mais personne ne pourra enlever à Michel Therrien ce qu'il a accompli en redressant cette barque à la dérive.

Un texte de Guillaume Lefrançois

Contre toute attente, le Canadien (15-5-4) a terminé la première moitié de saison en 1re place de l'Association de l'Est, 11 mois après en avoir pris le 15e et dernier rang. Certains diront que les Bruins de Boston les rattraperont quand ils auront disputé leurs trois matchs en main. D'autres rappelleront que l'équipe a bénéficié d'un bilan médical favorable.

Mais peu importe comment on le voit, Therrien a abattu toute une besogne. Dans une saison de 82 matchs, le Tricolore serait en voie d'amasser 116 points, une hausse de 38 par rapport à la saison dernière. Therrien avait mené les Penguins de 2006-2007 à une amélioration de 47 points, le 4e revirement de l'histoire de la LNH.

Pour arriver à un tel résultat, le Canadien a bénéficié de la contribution inattendue de certains éléments. Et étonnamment, malgré les succès, on n'a pas besoin de chercher très longtemps pour trouver des déceptions. Voici donc trois surprises et trois déceptions du CH à mi-chemin dans la saison.

Surprises

1- La contribution d'Andrei Markov et de Raphael Diaz

Le premier n'était pas l'ombre de lui-même dans les 13 matchs qu'il a disputés la saison dernière, après avoir finalement guéri ce satané genou. Et il n'avait rien cassé en KHL pendant le lock-out. Le second a toujours excellé en Suisse, mais il fallait voir s'il pouvait amener cette touche offensive dans la LNH, après une première saison en dents de scie.

Markov et Diaz ont littéralement transporté l'équipe en début de saison, pendant que P.K. Subban concluait ses négociations. S'il n'a plus sa vitesse d'antan, Markov demeure efficace en zone adverse. Ses 15 points le placent au 8e rang des défenseurs de la LNH. Et Diaz produisait à un rythme similaire, jusqu'à ce qu'une commotion cérébrale le force à l'inactivité.

2- Brandon Prust

À son arrivée à Montréal, Brandon Prust était vu comme un joueur de troisième ou de quatrième trio, robuste, mais peut-être un peu surpayé (10 millions sur 4 ans) pour ses talents offensifs limités.

Jusqu'ici, Marc Bergevin en a pour son argent. Prust joue tous les rôles : fier-à-bras, « gardienne » d'un spectaculaire trio avec les recrues Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher, attaquant utilisé face aux meilleurs trios adverses avec Tomas Plekanec. Sans oublier de précieuses minutes en désavantage numérique.

Avec neuf points et un différentiel de +13, le meilleur du Canadien, Prust n'a pas volé le titre de surprise.

3- Marc Bergevin

Malgré des années d'expérience dans une organisation aussi respectée que celle des Blackhawks de Chicago, Bergevin arrivait tout de même à Montréal en tant que directeur général recrue. Et il a réussi ses premiers tests.

Il a vu juste en offrant des contrats aux joueurs autonomes Prust et Francis Bouillon. Il n'a pas hésité à garder une place aux recrues Galchenyuk et Gallagher en début de saison, une décision impensable sous l'ancien régime. Il a mené de main de maître le dossier P.K. Subban, un défenseur qui a finalement raté six matchs et qui a accepté l'idée du contrat de transition de deux ans chère à Bergevin... à un tarif, moins de trois millions de dollars par année, qui aurait plu au plus pingre des DG.

Sa première transaction majeure lui a permis de se doter de marge de manoeuvre financière en larguant le contrat d'Erik Cole, tout en garnissant sa banque de choix au repêchage. Et si Michael Ryder est un échec à Montréal, il le sera pendant 29 matchs, pas plus.

Déceptions

1- Travis Moen

Peut-être la seule tache au dossier de Bergevin. Personne ne comprenait pourquoi lui offrir quatre ans, à un salaire annuel de 1,85 million.

Statistiquement, il distribue moins de deux mises en échec par match, a tiré au but un grand total de 13 fois, affiche un différentiel négatif et s'est battu deux fois, pendant que Brandon Prust recevait la majorité des taloches. Sur la patinoire, on voit un joueur sans âme, au sein d'un trio « d'énergie » justement en panne d'énergie.

2- Brian Gionta

La question se pose de plus en plus à savoir si le capitaine du Canadien n'est pas en train de devenir un joueur de troisième trio. L'an passé, au moment de se blesser, ses 15 points en 31 matchs étaient considérés comme une déception. Avec 12 points en 24 sorties, il produit au même rythme, et même si seul David Desharnais a joué davantage que lui en avantage numérique parmi les attaquants du Tricolore.

Gionta rend encore de précieux services au CH dans des missions défensives face aux meilleurs éléments rivaux, sans compter les belles valeurs qu'il inculque aux jeunots de l'organisation. Ses habitudes de travail sont irréprochables. Mais à cinq millions de dollars annuellement, les points viennent à fort prix.

3- La robustesse

En ajoutant Prust et Bouillon, en accueillant un Ryan White en santé dès le début de la saison, le Canadien comptait ajouter de la robustesse à sa formation. Mais si l'équipe fait preuve de courage quand la tension monte, on ne peut pas dire que les adversaires sont intimidés par un groupe encore petit. Les duels face aux Maple Leafs l'ont bien démontré, et il est permis de se demander si le Tricolore survivrait en sept matchs contre les Bruins, dans des rencontres comme celle du 3 mars.

D'ailleurs, à l'issue de ce match, il fallait voir le malaise de Therrien quand un journaliste a demandé à l'entraîneur s'il souhaitait que Prust soit épaulé dans son rôle de justicier. Ryan White le faisait en début de saison, mais pas toujours au bon moment. Il marche sur des oeufs depuis qu'il a été réprimandé pour son indiscipline.

Le hic, c'est que Prust est devenu si utile que son équipe perd au change quand il se bat contre des joueurs plus marginaux, comme ça a été le cas avec Mike Brown, Joe Finley ou Mark Fraser. Mais il a certainement rendu service aux siens quand il s'est dressé devant les terrifiants Chris Neil et Milan Lucic.

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