Le parti politique de l'opposante birmane et lauréate du prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, a lancé vendredi à Rangoun le premier congrès de son histoire, qui a réuni 850 délégués de tout le pays.
À deux ans des élections législatives, le congrès de trois jours de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) vise à désigner les 120 membres du comité central, dont 15 au comité exécutif.
Donnée favorite pour les prochaines élections, La Ligue doit néanmoins faire face à plusieurs défis, estiment les analystes. Le parti, composé de nombreux octogénaires, doit s'adapter au nouvel échiquier politique depuis la dissolution de la junte militaire, poursuivent-ils.
« La LND doit consolider son organisation si elle doit former le prochain gouvernement. Je ne pense pas qu'ils disposent de qui que ce soit capable d'assumer ça », a constaté un analyste birman à Rangoun sous couvert de l'anonymat.
Les observateurs jugent que les « Oncles », les cadres historiques, doivent laisser la place aux plus jeunes dans le parti que ses diplomates qualifient de machine « hiérarchique ». « Les idées nouvelles des jeunes ne sont ni sollicitées ni encouragées et les « Oncles » excluent régulièrement les membres jugés« trop actifs », relevait en 2008 une note diplomatique de l'ambassade américaine publiée par WikiLeaks.
La « Dame de Rangoun », qui est attendue samedi au congrès, n'exclut pas la présidence en cas de victoire aux élections. Mais ayant été mariée à un Britannique et étant mère de deux enfants britanniques, Aung San Suu Kyi ne peut en théorie assumer la présidence. Pour ce faire, la Constitution devra être amendée.
Mme Suu Kyi a été libérée de résidence surveillée fin 2010 après avoir passé 15 ans privée de liberté.