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La santé, la clé

La santé, la clé

Les retours en santé d'Andrei Markov et de Brian Gionta étaient vus comme les clés du succès pour le Canadien en début de saison. Encore fallait-il que l'équipe la garde, cette santé.

Un texte de Guillaume Lefrançois

Le Tricolore bouclera jeudi soir sa première moitié de saison. Et s'il a des chances de la conclure au 1er rang de l'Association de l'Est, il faut voir dans un bilan de santé impeccable l'une des pistes d'explication.

Le Canadien de 2011-2012, doit-on le rappeler, avait vu ses joueurs rater un total de 439 matchs, assurément une des causes de la 15e place de l'équipe dans l'Est. De ce nombre, 68 allaient à la fiche de Markov et 51 à celle de Gionta. Les défenseurs avaient raté 159 rencontres, ce qui signifie qu'il a manqué en moyenne deux défenseurs par match.

À défaut d'avoir retrouvé sa vitesse d'antan, Markov n'a rien perdu de sa vision, surtout en avantage numérique, d'où proviennent 13 de ses 14 points cette saison. Conséquemment, le CH a quitté le 28e rang en attaque à cinq pour se hisser dans le top 10.

Sans être fracassant, Gionta vient tout de même au 3e rang des buteurs de l'équipe et surtout, sa simple présence évite à un Travis Moen de patiner dans les trois premiers trios, ce qui arrivait pratiquement tous les soirs l'an passé.

L'hécatombe n'a pas (encore) eu lieu

Markov et Gionta guéris, le mauvais sort aurait tout de même pu s'acharner sur d'autres joueurs. Mais ça n'a pas été le cas.

Avant les matchs de mardi, les joueurs du Canadien avaient raté 39 matchs sur blessure cette saison. Dix équipes de la LNH ont subi moins de pertes, dont cinq dans l'Est (Bruins, Devils, Islanders, Penguins, Lightning).

Étonnamment, les membres de la formation montréalaise n'ont subi aucune blessure en lien direct avec la saison écourtée (des blessures musculaires). Petteri Nokelainen s'est blessé au gymnase l'été dernier, Max Pacioretty a subi une appendicectomie et trois joueurs ont subi une commotion, sans oublier la fameuse grippe intestinale de Carey Price.

On s'attendait pourtant au festival de la blessure à l'aine, dans un contexte où les équipes jouent 3,4 matchs par semaine plutôt que 3 ou 3,1 lors des saisons précédentes. Les séries de deux matchs en deux jours ne sont que plus fréquentes.

Au camp du Canadien, le vétéran Mike Commodore, invité des Bulldogs de Hamilton, disait justement ne pas s'en faire même s'il était incapable de se tailler une place, car « ils auront besoin de plusieurs joueurs cette saison », prédisait-il.

« Les entraîneurs doivent bien gérer les séances sur la glace, estime Jean-Philippe Hamel, préparateur physique qui a encadré une douzaine de joueurs du CH pendant le lock-out. La gestion du freinage, par exemple, est très importante, car s'il y a trop d'arrêts et de départs, ça devient dangereux pour les adducteurs. La durée des entraînements compte aussi pour beaucoup. On ne peut pas trop dépasser 1 h, 1 h 20. »

Les entraînements du Tricolore dépassent en effet rarement les 75 minutes. Et Michel Therrien n'a pas hésité à accorder des journées de congé à ses hommes, parfois même deux par semaine, comme ce fut le cas la semaine dernière avec des repos le 24 et le 28 février.

Édifice fragile

Au-delà de la quantité, il y a la qualité. Plus de la moitié des matchs ratés du Tricolore (22 sur 39) sont attribuables à la blessure au dos de Nokelainen, un joueur pas nécessairement en uniforme pour tous les matchs même s'il était apte à jouer.

Depuis quelques jours, la fragilité de cette santé est mise au jour. Si l'attaque montréalaise camoufle bien la perte de Rene Bourque depuis cinq rencontres, l'absence de Raphael Diaz se fait sentir. Forcée à surtaxer ses meilleurs éléments, l'unité défensive a accordé 18 buts à ses 4 derniers matchs sans le Suisse.

Les succès du Canadien ne doivent pas faire oublier que Michel Therrien est à une mise en échec près, à Markov ou à P.K. Subban, de se retrouver avec un sérieux problème.

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