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Les bijoux «esclave» de Mango créent la polémique (PHOTOS)

Les bijoux «esclave» de Mango font scandale (PHOTOS)

Une ligne de bijoux style "esclave"? La dernière tendance de Mango ne passe pas. En commercialisant des bracelets et colliers dits d'"esclave", la marque de prêt-à-porter espagnole s'est attirée les foudres de ses clients et des internautes qui appellent au retrait de cette collection et exigent des excuses de la marque.

Ces bijoux visiblement inspirés des chaînes que portaient les esclaves ont été repérés sur le site internet de Mango durant le week-end.

Les internautes, choqués, ont alors demandé des explications à la marque en interpellant Mango sur sa page Facebook et sur Twitter.

"Comment osez vous appeler un collier , un "collier style esclave"?, s'insurge une cliente sur Facebook. je vous boycotte." "Pourquoi pas une collection de pyjamas style "Auschwitz"?", renchérit un internaute.

"L'esclavage n'est pas un "style "

Sur Twitter, certains interpellent Benoît Hamon, ministre français de la Consommation, d'autres font circuler une pétition lancée par l'ex-miss France Sonia Rolland, l'actrice Aïssa Maiga et la chroniqueuse Rokhaya Diallo.

"Mango doit retirer sa gamme de bijoux "style esclave "", exigent les trois femmes dans cette pétition signée par 500 personnes ce lundi 4 mars.

"Ces bijoux formés de chaines sont censés faire de l'esclavage un objet de fantaisie et de mode. L'entreprise Mango banalise ainsi des tragédies qui ont traversé l'histoire de l'humanité et qui frappe encore aujourd'hui des millions d'êtres humains dans le monde, est-il écrit.

En réduisant ce crime contre l'humanité à un ornement décoratif, Mango manque gravement à l'éthique qu'une telle marque devrait porter. L'esclavage n'est pas un " style " pour fashionistas en mal de sensation fortes, ni un créneau commercial. C'est un drame dont il faut respecter la gravité.

A travers cette pétition nous demandons le retrait de tous les objets ainsi que des excuses de Mango qui à travers ces "créations" offense la mémoire des victimes de l'esclavage, leurs descendant-e-s ainsi que celles et ceux qui respectent la dignité humaine", terminent Sonia Rolland, Aïssa Maiga et Rokhaya Diallo.

Deux organisations antiracistes françaises, SOS Racisme et le Cran, ont également protesté lundi, en exigeant que ces bijoux soient retirés de la vente. Pour SOS Racisme, "il s'agit soit d'un manque de culture coupable, soit d'une démarche indigne et perverse réduisant à une appellation design et mode ce qui relève d'un crime contre l'humanité, reconnu par la loi".

Dans un autre communiqué, le Conseil représentatif des associations noires (Cran) exprime son "indignation face à cette série de bijoux, qui vise à donner une vision élégante et colonialiste à un phénomène qui a fait le malheur de dizaines de millions d'êtres humains pendant près de quatre siècles".

Mango parle d'une "erreur de traduction"

Après les nombreux messages sur les réseaux sociaux, cette pétition, et les courriers de certains, Mango a réagi sur son compte Twitter ce lundi et la marque dit regretter une "erreur de traduction".

La France n'est pas le seul pays dans lequel ces bijoux sont commercialisés sous le nom "esclave", c'est également le cas sur la version espagnole de son site de vente en ligne qui parle de bijoux "esclava". Toutefois en espagnol le terme "esclava" peut se traduire par "esclave", mais désigne également une gourmette ou une chaînette. C'est actuellement l'une des traductions proposées par le dictionnaire espagnol, mais l'Académie espagnole a décidé de retirer cette définition de la prochaine édition...

En anglais, Mango vend ces bijoux sous les termes génériques "tour de cou" ("choker") et "bracelet".

Et l'excuse de la marque de prêt-à-porter ne semble pas satisfaire ses détracteurs...

MISE À JOUR: Lundi, Mango a retiré la mention "esclave" sur la version française de son site. Les bijoux en question sont désormais appelés par des termes génériques, mais le mot "esclava" a été conservé en espagnol.

"Mango n'a, en aucun cas, voulu heurter la sensibilité de qui que ce soit et a procédé aux modifications pertinentes sur toutes ses plateformes", a insisté le groupe dans un communiqué.

La ligne de bijoux polémique de Mango

Cette polémique autour de la ligne de bijoux de Mango n'est pas sans rappeler celle qui a frappé Adidas en juin 2012. La marque avait dû annuler la sortie d'une paire de baskets ornées de chaînes d'esclaves.

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