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Aide sociale : Québec restreint l'admissibilité à certaines prestations

Aide sociale : Québec restreint l'admissibilité à certaines prestations

Pour « renforcer l'incitation au travail et favoriser la participation au marché du travail », le gouvernement de Pauline Marois a modifié sans tambour ni trompette le Règlement sur l'aide aux personnes et aux familles, affectant ainsi certaines demandes de prestations d'aide sociale à partir du 1er juin.

Ces changements touchent notamment les assistés sociaux de 55 à 57 ans, puisque l'allocation de 129 $ par mois qui est présentement versée à partir de 55 ans en raison de la contrainte liée à l'âge sera désormais disponible qu'à partir de 58 ans. Cette mesure touchera environ 1500 ménages par mois au cours de la première année, 7000 lors de la deuxième année, 11 500 lors de la troisième et 13 900 lors de la quatrième, selon le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale.

Les conditions pour les prestataires ayant des enfants de moins de 5 ans seront également resserrées, puisqu'il faudra désormais que l'adulte avec un enfant à sa charge soit seul pour pouvoir toucher l'allocation pour contrainte temporaire. Cette mesure touchera environ 7900 ménages la première année et 9700 la deuxième, toujours selon le ministère.

L'admissibilité à la prestation spéciale pour frais de séjour pour des services en toxicomanie avec hébergement sera aussi limitée.

L'allocation pour contrainte temporaire, visée par le projet de règlement du gouvernement Marois, est un montant qui s'ajoute à la prestation de base pour certains assistés sociaux.

Les prestataires touchés seront encadrés par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale afin de les aider à trouver un emploi. Certains d'entre eux pourront recevoir une allocation de 195 $ par mois (davantage que l'allocation pour contrainte temporaire), mais aucun critère à cet effet n'a été annoncé.

La décision de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Agnès Maltais, est dénoncée par le Front commun des personnes assistées sociales du Québec, qui organise une manifestation le 13 mars prochain devant les bureaux de la ministre Maltais, à Montréal. L'organisation réclame la hausse des prestations d'aide et de solidarité sociale.

« On a été extrêmement surpris, consternés et déçus de la façon dont ça s'est passé, puisque Mme Maltais a rencontré un groupe de personnes assistées sociales pas plus tard que la semaine dernière, j'ai moi-même rencontré son attaché politique responsable du dossier et personne ne nous a parlé de ces reformes à venir », a affirmé Amélie Châteauneuf, porte-parole du Front, sur les ondes du Réseau de l'information.

Même si Québec promet d'aider les personnes touchées à réintégrer le marché, Mme Châteauneuf juge qu'un « plus petit chèque d'aide sociale » n'aidera pas nécessairement ces prestataires à être embauchés. « Quand on dit qu'on va leur offrir un parcours à l'emploi, on nous dit aussi que c'est pas vrai que tout le monde va y avoir droit, donc c'est pas vrai que chaque personne qui se fait couper son 129 $ va avoir droit à un montant pour parcours au travail », souligne-t-elle.

La modification du Règlement sur l'aide aux personnes et aux familles a été publiée das la Gazette officielle le 27 février.

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