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Déçus, les étudiants tablent sur leurs avancées

Déçus, les étudiants tablent sur leurs avancées

Les fédérations étudiantes sortent déçues du Sommet sur l'enseignement supérieur, mais elles estiment « ne pas repartir les mains vides ».

La présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, déplore que le gouvernement procède à une indexation annuelle de 3 % des droits de scolarité, malgré l'absence de consensus à ce sujet.

« On est déçu de voir que la question du gel des droits de scolarité ait été tassée [du revers] de la main aussi rapidement alors qu'on n'a encore aucune étude sur les conditions de vie des étudiants québécois », poursuit la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Éliane Laberge. Elle estime toutefois que « la table est mise pour améliorer la gestion et le développement de notre réseau de l'enseignement supérieur ».

Malgré la déception, Mme Desjardins a souligné plusieurs « éléments intéressants » qui sont ressortis du sommet, notamment que le gouvernement accepte de discuter des frais institutionnels obligatoires. Elle souligne également que plusieurs chantiers seront lancés sur l'aide financière aux études et sur le conseil des universités.

Les deux présidentes ont toutefois refusé de se prononcer sur la possibilité de voir les étudiants retourner dans la rue. « Nous allons consulter nos associations étudiantes », s'est bornée à répéter Mme Desjardins, précisant toutefois qu'elle n'avait pas le mandat de son association de se joindre à la manifestation pour la gratuité scolaire organisée par l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE).

La CREPUQ doit composer avec les compressions

La présidente de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ), Luce Samoisette, est satisfaite des cinq chantiers mis sur pied lors du sommet. « La composition de ces chantiers, pour nous, c'est important, explique-t-elle. Il faut qu'on y soit. Il faut qu'on puisse dire ce que l'on vit. »

Elle rappelle toutefois que les universités doivent vivre avec des compressions budgétaires au cours de l'année en cours et de la prochaine année académique (2012-2013 et 2013-2014).

Mme Samoisette, rectrice de l'Université de Sherbrooke, quitte le sommet avec l'espoir d'un réinvestissement du gouvernement dans les universités québécoises, prévu pour 2014-2015. Elle croit que les universités du Québec demeureront à la traîne par rapport à celles du reste du Canada. « Ça va être très difficile [de rattraper les universités canadiennes], parce que, comme mon collègue Guy Breton [recteur de l'Université de Montréal] l'a dit, en 2018-2019 on sera encore de 25 % en bas de ce qui se fait ailleurs. »

Les partis d'opposition fustigent le sommet

Le chef de l'opposition officielle à Québec et chef intérimaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Jean-Marc Fournier, déplore le recul que constitue, selon lui, le Sommet sur l'enseignement supérieur. Il accuse le gouvernement péquiste de Pauline Marois de pelleter le financement des universités dans la cour des contribuables.

« Comme opposition, on est là pour aussi exprimer le point de vue de ceux qui ne sont pas là [au sommet], soutient M. Fournier. Les payeurs de taxes, jusqu'ici, se font avoir et se font laver, littéralement. »

Le chef de l'opposition déplore que le manque à gagner résultant de l'annulation des hausses des droits de scolarité imposés par le gouvernement Marois soit assumé par les contribuables. « Ce qui est proposé sur la table, c'est de réduire la contribution des étudiants au fil du temps. Ce n'est pas parce que la gratuité existe, c'est parce que quelqu'un d'autre paie pour eux. »

Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a été aussi concis que lapidaire. « Je pense qu'on a un bricolage, on a une indexation qui ne règle rien, cinq comités et, surtout, des compressions de 250 millions qui vont être très dommageables », a-t-il résumé.

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