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Les "love hôtels" de Rio s'ouvrent au business du Mondial de foot 2014

Les "love hôtels" de Rio s'ouvrent au business du Mondial de foot 2014

Adieu lits ronds et plafonds tapissés de miroirs : le sexe n'est plus aussi rentable qu'avant et les propriétaires des "love hôtels" de Rio investissent des millions pour réformer leurs chambres kitsch et attirer les touristes qui viendront pour le Mondial de football en 2014 et les jeux Olympiques de 2016.

Le Shalimar, situé dans le quartier aisé de Leblon, fait partie des 60 "motels" (établissements réservés aux ébats amoureux) qui sont en train de subir un lifting.

Dans 30 des 62 chambres du Shalimar, tapis rouges, murs roses et lits en forme de cœur céderont la place à un décor minimaliste.

Au total, 3.500 des 6.500 chambres des "love hôtels" de Rio seront transformées, un investissement à hauteur de 100 millions de dollars encouragé par des prêts à faible taux d'intérêt et des facilités fiscales de la mairie, selon l'agence de promotion d'investissements de la ville (Rio Negocios).

Dans une récente interview à l'AFP, le maire de Rio, Eduardo Paes a reconnu qu'il y avait un "problème d'offre" au niveau des hôtels.

"Mais nous y travaillons. Nous aurons 16.000 lits de plus, soit près du double de ce à quoi nous nous sommes engagés auprès du Comité olympique international. Nous allons aussi utiliser les motels. C'est nouveau. Pour un couple de touristes, cela peut fournir une bonne occasion de nouvelles expériences!", a-t-il suggéré.

La ville dispose de 32.436 chambres : 20.414 d'hôtels conventionnels et 12.022 autres, entre "love hôtels", appart-hôtels et auberges. L'objectif est d'en proposer 47.788 (+47%) d'ici à 2015.

"Les motels seront une alternative pour ceux qui viennent à Rio; ils auront des hôtels bon marché dans des zones privilégiées de la ville", a déclaré à l'AFP Alfredo Lopes, président de l'Association brésilienne de l'industrie des hôtels (ABIH-RJ).

Le sexe n'est plus aussi rentable...

Le boom des "love hôtels" s'est produit dans les années 1970 et 80.

"Les garçons étaient pressés d'avoir 18 ans pour aller dans un motel", se remémore Antonio Cerqueira, vice-président de l'ABIH-RJ et propriétaire du Shalimar.

Mais les crises économiques au Brésil, l'épidémie du sida et le changement de mentalité ont entraîné leur déclin. "À l'époque, il était impensable d'amener sa petite amie dormir chez ses parents, mais maintenant c'est devenu normal", souligne M. Lopes.

Au cours des dernières années, la clientèle de jeunes a été remplacée par celle d'âge mûr, "grâce aux médicaments miraculeux" pour les problèmes d'érection, assure M. Cerqueira.

L'adieu à Vénus

Malgré leur décoration kitsch à tendance érotique, les "love hôtels" ont toujours affiché complet en période de carnaval ou d'événements importants comme le Sommet de la Terre de l'ONU en 1992 ou même la visite du Pape Jean-Paul II en 1997.

"Des délégués internationaux croisaient des clients du motel venus pour leurs ébats amoureux, c'était une ambiance curieuse", se rappelle le ministre des Sports, Aldo Rebelo qui approuve la transformation des "motels en véritables hôtels".

Le processus de transformation s'est accéléré en juin dernier pendant le sommet de l'ONU Rio+20, et les employés des "love hôtels" suivent désormais des formations et des cours de langue pour accueillir le nouveau type de clientèle qui ne cherche pas la discrétion, mais un bon service, explique le propriétaire du Shalimar.

Une seule chambre du Shalimar ne changera pas : la suite médiévale qui rappelle une tour de château avec des chaînes aux murs. "Nos clients y tiennent beaucoup", affirme une employée avec un large sourire.

jt/cdo/ag/jr

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