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Gagner sans les meilleurs

Gagner sans les meilleurs

OTTAWA - Où serait le Canadien sans Carey Price, Andrei Markov, Tomas Plekanec et Max Pacioretty? C'est un peu ce que vivent les Sénateurs d'Ottawa, et pourtant, rien ne semble paraître.

Un texte de Guillaume Lefrançois

Le Canadien (12-4-2) verra de quel bois se chauffent ces « nouveaux » Sénateurs (11-6-2) lundi soir, dans la capitale canadienne.

Par où commencer? Le gardien Craig Anderson (cheville droite), dont la moyenne s'élevait à 1,49 but alloués par match cette saison, est tombé au combat jeudi et ne sera pas en uniforme lundi soir. Il a à peine recommencé à patiner.

Le défenseur Erik Karlsson, dernier gagnant du trophée Norris et auteur de 10 points en 14 matchs, a subi une lacération au tendon d'Achille et est perdu pour au moins trois mois. Il a raté les cinq dernières rencontres.

À l'avant, l'équipe se débrouille sans Jason Spezza (dos) et Milan Michalek (genou), deux marqueurs de 30 buts la saison dernière. Ils ont raté respectivement 6 et 14 matchs.

Et pourtant, voici une équipe qui pourrait rejoindre, avec une victoire, le Tricolore au sommet de la Division nord-est. Depuis la perte de Karlsson, les Sénateurs affichent un dossier de quatre victoires et une défaite.

« On a un bon système, a affirmé le capitaine des Sénateurs, Daniel Alfredsson, après l'entraînement matinal, lundi. Si tu as un bon système et que tout le monde travaille fort, tu peux surmonter des obstacles. Évidemment qu'à long terme, on serait meilleurs avec tous nos éléments. Mais on suit le plan de match et chacun fait sa part. »

« C'est très dur de perdre quatre des meilleurs joueurs de la ligue, a ajouté l'attaquant Kyle Turris, meilleur marqueur de l'équipe avec 12 points. Ça en dit long sur la chimie qu'il y a dans ce vestiaire, sur le personnel d'entraîneurs. Chaque soir, un nouveau joueur se lève. »

Quels héros?

Sur la feuille de pointage, ces joueurs qui se lèvent sont faciles à repérer. Colin Greening a connu une soirée de trois points samedi et totalise cinq points à ses trois derniers matchs. Les recrues Jakob Silfverberg (trois points en quatre matchs) et Mika Zibanejad (trois points en deux matchs) ont également ajouté leur grain de sel.

Mais c'est à la ligne bleue que la situation pourrait être la plus critique. Karlsson vient encore au 2e rang dans la LNH pour le temps d'utilisation moyen (27 min 3 s). C'est donc dire qu'il faut répartir ces minutes d'un défenseur étoile à des joueurs moins établis.

Utilisé durant plus de 25 minutes dans les deux derniers matchs, Marc Méthot a comblé ce vide. Son partenaire, Eric Gryba, un obscur choix de 3e tour en... 2006, vient de disputer ses cinq premiers matchs dans la LNH. Il a passé plus de 20 minutes sur la patinoire à ses quatre dernières sorties, en duo avec Méthot.

« Avant, je jouais avec Karlsson, un gagnant du Norris, et maintenant, je passe à l'autre extrême avec un gars de la Ligue américaine!, lance Méthot, un Franco-Ontarien. Mais il joue bien. Pour lui, c'est une grosse chance, il affronte les meilleurs trios avec moi. »

« J'ai été jeté dans la fosse aux lions en partant. Ça a bien été. C'est bon de voir que j'ai la confiance des entraîneurs, qui me donnent autant de minutes », admet Gryba.

Au bout du compte, les minutes que Karlsson passe sur la patinoire seront distribuées à d'autres arrières. C'est une simple réalité mathématique, qui ne tient toutefois pas compte de la qualité desdites minutes. Et les points, eux, ne seront assurément pas récupérés par un seul arrière. Au mieux, par un comité. Et Paul MacLean en est bien conscient.

« Tu ne peux pas le remplacer, avoue l'entraîneur-chef des Sénateurs. Il n'y a qu'un seul Erik Karlsson, mais personne dans la ligue n'en a un, nous sommes les seuls. Donc on continue à jouer, tout simplement. »

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