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Le PLQ et la CAQ réclament plus d'argent pour les universités

Le PLQ et la CAQ réclament plus d'argent
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Les deux premiers partis d'opposition à l'Assemblée nationale ont dévoilé leurs attentes en prévision du Sommet sur l'enseignement supérieur qui se tiendra au début de la semaine prochaine. Le Parti libéral du Québec (PLQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ) s'entendent sur la nécessité d'augmenter le financement des universités et la fin des compressions budgétaires imposées aux institutions québécoises.

Le chef intérimaire du PLQ, Jean-Marc Fournier, et le porte-parole de la CAQ en matière d'enseignement supérieur, Stéphane Le Bouyonnec, demandent au gouvernement d'annoncer la fin des compressions budgétaires avant le début du sommet et de ne pas l'utiliser comme monnaie d'échange dans des négociations.

Les deux partis reconnaissent le sous-financement des universités et reprochent au gouvernement d'éluder la question.

M. Fournier a dévoilé le mémoire que son parti entend présenter lors du sommet. Il s'agit essentiellement de la politique du gouvernement libéral du printemps dernier qui a mené au conflit avec les étudiants.

  • Faire le choix de l'économie du savoir
  • Financer adéquatement les universités
  • Soutien au niveau d'enseignement primaire et secondaire
  • Augmentation de la contribution des étudiants
  • Interdire le droit de grève aux étudiants
  • Une gouvernance transparente des universités

Le PLQ estime que le gouvernement doit mettre un terme aux compressions budgétaires dans la recherche. M. Fournier précise que le gouvernement devrait plutôt augmenter le financement de la recherche qui attire les investisseurs et les entreprises.

Les étudiants devraient assumer une part plus importante du financement de leurs études, selon le PLQ. M. Fournier souligne que les contribuables, dont 80 % d'entre eux n'ont jamais fréquenté l'université, assument aujourd'hui 12,7 % des coûts de leur formation alors que cette contribution s'élevait à 26 % dans les années 1960. Le PLQ estime que la contribution des étudiants devrait assumer de 15 % à 17 % des coûts de leur formation.

Une fois ce rattrapage effectué, les droits de scolarité devraient être indexés pour éviter le retour de la situation que le Québec a connue le printemps dernier.

L'ex-ministre de l'Éducation Jean-Marc Fournier souligne par ailleurs que les droits de scolarité n'affectent pas l'accessibilité, selon différentes études. En ce sens, le PLQ estime que le décrochage scolaire au secondaire est un plus grand frein à l'accessibilité à l'université, une position partagée par la CAQ. Les deux partis souhaitent que l'université ne monopolise pas l'attention du gouvernement et que des investissements soient faits au primaire et au secondaire.

De plus, la CAQ s'oppose à la création d'un Conseil national des universités et prône une décentralisation de l'enseignement supérieur vers les universités. Le parti de François Legault estime que la création d'une nouvelle structure alourdirait inutilement le réseau d'enseignement en plus de générer des coûts. M. Le Bouyonnec précise que le Conseil supérieur de l'Éducation pourrait assumer le rôle que l'on souhaiterait confier à une nouvelle structure.

Le Sommet sur l'enseignement supérieur s'amorcera lundi. Le gouvernement Marois a bâti son sommet autour de quatre principaux thèmes : la qualité de l'enseignement et la gouvernance, la recherche, l'évolution du financement, et la stratégie visant l'accessibilité.

L'indexation... comme un moindre mal

Le ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, répond aux attentes du PLQ en leur rappelant que leur approche a provoqué un conflit qui a coûté 90 millions de dollars au trésor public, « sans compter les coûts sociaux », précise-t-il. Le ministre estime que la proposition de hausser la contribution des étudiants jusqu'à 17 % des coûts de leur formation va au-delà de ce que le gouvernement libéral voulait imposer aux étudiants le printemps dernier.

Quant aux revendications des étudiants, M. Duchesne tente d'éviter l'affrontement. Alors que la présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, brandit la menace de voir le vote étudiant lui échapper lors de la prochaine élection, le ministre l'invite à la réflexion, soulignant que la CAQ et le PLQ proposent des hausses de droits de scolarité bien supérieure.

Dans le but de guider la réflexion des étudiants et de leur démontrer le bien-fondé d'une indexation des droits de scolarité, Pierre Duchesne utilise un argument similaire à ceux de ses adversaires politiques : il rappelle aux étudiants que les contribuables québécois versent déjà trois milliards de dollars par année aux universités.

« Moi, je les laisse réfléchir là-dessus. On ne provoquera pas, on va laisser les étudiants mener leur réflexion », explique M. Duchesne. « Mais, ce que je dis aux étudiants, ce que je dis à la population du Québec, [...] ce que je dis aux directeurs d'établissements, c'est qu'on va tout faire pour qu'il y ait un climat paisible sur les campus universitaires et dans les cégeps. »

Le ministre Duchesne veut s'attaquer à la formule de financement pour qu'il ne s'effectue pas simplement « par tête de pipe ». Le gouvernement Marois veut que la formule de financement favorise la « diplomation de première génération », ce qui a un effet d'entraînement dans les familles, soutient-il. Le gouvernement souhaite également la mise sur pied d'un organisme indépendant pour surveiller le développement des universités.

« On est dans le domaine de l'enseignement universitaire », poursuit le ministre. « On favorise les débats, mais on est capable de les faire dans un climat qui est correct, satisfaisant », conclut-il, comme un souhait à l'approche de l'ouverture du sommet.

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