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SNC-Lavalin embauche un spécialiste de l'éthique

SNC-Lavalin embauche un spécialiste de l'éthique
The offices of SNC Lavalin are seen Monday, March 26, 2012 in Montreal. SNC-Lavalin says chief executive officer Pierre Duhaime has resigned amid allegations he overruled top executives in approving questionable payments that breached the company's code of ethics. (AP Photo/The Canadian Press, Ryan Remiorz)
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The offices of SNC Lavalin are seen Monday, March 26, 2012 in Montreal. SNC-Lavalin says chief executive officer Pierre Duhaime has resigned amid allegations he overruled top executives in approving questionable payments that breached the company's code of ethics. (AP Photo/The Canadian Press, Ryan Remiorz)

MONTRÉAL - Dans l'espoir de redorer son blason, SNC-Lavalin (TSX:SNC) a annoncé vendredi l'embauche de l'architecte de l'opération «mains propres» menée il y a quelques années chez le géant allemand Siemens, Andreas Pohlmann.

M. Pohlmann occupera le poste nouvellement créé de chef de la conformité à compter du 1er mars. Il travaillera à partir du siège social de SNC-Lavalin à Montréal.

L'Allemand de 54 ans a été nommé chef de la conformité chez Siemens en septembre 2007. Le conglomérat industriel était alors secoué par un gigantesque scandale après avoir versé pas moins de 1,4 milliard $ US en pots-de-vin de 2001 à 2007. L'affaire aura coûté plus de 2,6 milliards $ US à Siemens: 1,6 milliard $ US en amendes et en frais divers, plus 1 milliard $ US pour les enquêtes internes et la vaste réforme mise en oeuvre par la suite.

Chez Siemens, où il a travaillé jusqu'en 2010, Andreas Pohlmann a supervisé la création d'un système approfondi de conformité et de gouvernance qui a remporté plusieurs prix.

Dans un texte paru en 2008 dans une publication des Nations unies, M. Pohlmann attribuait la crise chez Siemens à quatre facteurs principaux: l'absence d'une culture éthique suffisamment forte, un manque de leadership de la part des hauts dirigeant sur cette question, de graves lacunes de communication et des sanctions trop clémentes pour les contrevenants.

Sous sa direction, le service de la conformité de Siemens est passé de moins de 80 employés à temps partiel à environ 600 employés à temps plein. La moitié des 400 000 employés de l'entreprise ont reçu une formation anticorruption.

Mais la mesure la plus spectaculaire mise en place par Andreas Pohlmann est un programme d'amnistie qui a reçu quelque 120 demandes. Siemens s'engageait à ne pas réclamer de remboursement de la part des participants au programme et à ne pas les congédier.

Il est encore trop tôt pour déterminer si SNC-Lavalin offrira l'amnistie à ses employés, a indiqué vendredi une porte-parole de la firme d'ingénierie, Lilly Nguyen.

Il y a près d'un an, SNC a révélé avoir versé des commissions irrégulières totalisant 56 millions $ à des intermédiaires. Une part de 22 millions $ US de ces versements aurait aidé la multinationale québécoise à décrocher le chantier du nouveau Centre universitaire de santé McGill, un contrat de 1,6 milliard $.

Plus tôt ce mois-ci, Pierre Duhaime, ancien président et chef de la direction de l'entreprise, a été accusé de complot, de fraude et d'usage de faux dans cette affaire.

De nombreuses autres allégations de malversations impliquant SNC-Lavalin ont fait surface au cours des derniers mois. Aucune n'a encore été prouvée en cour.

On a par exemple appris cette semaine que la justice algérienne venait d'ouvrir une enquête sur des affaires de corruption au sein de Sonatrach, une société d'État du domaine des hydrocarbures qui a accordé des contrats d'une valeur totale de 6 milliards $ à SNC au cours de la dernière décennie.

Dans un communiqué, le nouveau président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Robert Card, a déclaré que M. Pohlmann avait «traversé des moments comparables» à ceux que vit actuellement l'entreprise montréalaise, «quoique à une autre échelle».

«C'est pourquoi nous sommes confiants que ses compétences nous aideront beaucoup dans les mois à venir, tandis que nous nous tournons vers l'avenir pour évoluer vers le type de système de conformité de classe mondiale qu'il a contribué à instaurer chez Siemens», a précisé M. Card.

Andreas Pohlman est titulaire d'un baccalauréat en droit de l'Université de Francfort et d'un doctorat en droit de l'Université de Tubingue, en Allemagne. Après son passage chez Siemens, il a fondé son propre cabinet-conseil, Pohlmann & Company, établi à Francfort.

Dans une note, l'analyste Maxim Sytchev, de la firme AltaCorp Capital, a souligné que M. Pohlmann possédait une vaste expérience dans la négociation d'ententes avec les autorités réglementaires au nom d'entreprises ayant commis des infractions de non-conformité.

L'action de SNC-Lavalin a reculé de 1,3 pour cent vendredi pour clôturer à 47,39 $, à la Bourse de Toronto. Depuis le creux de 35 $ atteint en septembre, le titre s'est apprécié de 35,4 pour cent.

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