La ministre de l'Éducation, Marie Malavoy, laisse entendre que la maternelle 4 ans, qui commencera à être implantée progressivement en septembre prochain, ne sera pas soumise aux contraintes de la loi 101.
À l'issue d'une allocution devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, vendredi, Mme Malavoy a rappelé que la maternelle 5 ans échappe déjà à ces contraintes puisque, comme pour les services de garde, l'accès y est libre.
« Les maternelles sont des choix de parents qui sont libres. Donc, il n'y a pas d'obligation. Il y a une obligation pour les familles immigrantes d'envoyer leurs enfants à l'école à partir de l'âge de l'obligation scolaire et donc ça, ça demeure », a-t-elle dit.
Cependant, elle est devenue beaucoup plus évasive lorsqu'interrogée sur la possibilité que des parents francophones puissent envoyer leurs enfants à la maternelle 4 ans en anglais.
« Écoutez, je vous parlerai de ces questions-là un peu plus tard, mais pour le moment, retenez surtout que ça s'adresse à des enfants de milieux défavorisés », a dit la ministre.
Elle croit toutefois que les enfants d'immigrants bénéficieront de ce programme pour compléter leurs habiletés en français.
« On pense que pour beaucoup de familles, le fait d'avoir accès, comme ça, à une année charnière, pour compléter ses habiletés en langue française, ça peut aider », a-t-elle dit.
Mme Malavoy a précisé que l'implantation de nouvelles classes de maternelle 4 ans sera réservée aux territoires de clientèles défavorisées afin d'offrir un milieu de socialisation et de stimulation dans un cadre éducatif à des enfants qui n'y ont pas accès, souvent en raison d'une certaine réticence des parents.
« Il y a un bon nombre de familles qui ne veulent pas envoyer leur enfant "se faire garder", comme ils disent », a fait valoir la ministre, ajoutant qu'il a été démontré que cette attitude est complètement différente face à la maternelle.
« La résistance que certaines familles peuvent avoir à envoyer leur enfant en service de garde, elles ne l'auront pas pour envoyer leur enfant à l'école. L'école est comme teintée d'un prestige qui fait qu'on accepte plus volontiers d'y envoyer son enfant », a-t-elle dit.