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Vidéo troublante : le maire de Trois-Rivières choqué

Vidéo troublante : le maire de Trois-Rivières choqué

Les images de l'arrestation musclée d'Alexis Vadeboncoeur ont été présentées jeudi au palais de justice de Trois-Rivières, au moment où débutait l'enquête sur remise en liberté du jeune homme de 19 ans accusé de vol qualifié.

Quatre agents de la Sécurité publique de Trois-Rivières ont été suspendus pour une durée indéterminée à la suite de son arrestation.

Sur les images captées par des caméras de surveillance, on voit l'accusé se mettre à plat ventre sur le sol d'un stationnement, alors qu'il est encerclé par des véhicules de police. Des agents de la Sécurité publique de Trois-Rivières se dirigent vers lui et se mettent à lui asséner des coups pendant près de trente secondes avant de le faire monter à bord d'un véhicule de police.

Avertissement : les images suivantes montrent des gestes de violence

Devant le tribunal, Alexis Vadeboncoeur a dit avoir été frappé à la tête et aux parties génitales. Il s'est présenté devant la cour lors de son enquête sur remise en liberté. L'accusé a dit encore porter la marque de la botte d'un policier entre les jambes. Son avocat, Me René Duval, veut intenter une poursuite civile contre les policiers pour réclamer des dommages.

Le jeune homme de 19 ans a été arrêté pour vol qualifié dans la soirée du 2 février. Il se serait alors présenté cagoulé et armé d'un pistolet dans une pharmacie du boulevard Des Récollets, à Trois-Rivières. Les policiers ont été appelés à intervenir. Une poursuite policière s'en est suivie; elle a pris fin près du cégep de Trois-Rivières, où les images de l'arrestation ont été captées par des caméras de surveillance.

La Sécurité publique de Trois-Rivières a suspendu quatre de ses agents à la suite de l'intervention. La Sûreté du Québec fait enquête dans le dossier. C'est elle qui déterminera la suite des choses.

Le maire de Trois-Rivières « choqué » par la vidéo

Le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, s'est dit attristé par les agissements des policiers de sa Ville, vendredi sur les ondes de RDI. « Je suis convaincu que - autant le corps policier de Trois-Rivières que les corps de police à travers le Québec ou le Canada - ne sont pas fiers de voir sur les réseaux des images [d'une] intervention faite comme on la voit présentement », a-t-il déploré.

Le maire Lévesque affirme avoir discuté avec le chef de la police municipale de la Ville sans avoir pu visionner les images. Il n'a pu les voir avant qu'elles ne soient diffusées dans les médias. Il affirme avoir posé de nombreuses questions au chef de la police avant de suspendre les policiers, dans le but de s'enquérir de la gravité de la situation. « Le chef de police m'a dit : "Quand vous allez voir le vidéo, M. le maire, vous ne serez pas fier de nos policiers " », a relaté M. Lévesque.

Le maire Lévesque explique que les policiers ont été suspendus avec solde, une procédure qui choque la population, mais qui est prévue par la loi. M. Lévesque explique que les policiers sont suspendus avec solde le temps que l'enquête de la Sûreté du Québec soit terminée.

Le maire Lévesque attend les conclusions de l'enquête et il promet d'agir dans le meilleur intérêt de la Ville une fois l'enquête terminée. « C'est sûr que nous allons agir pour faire en sorte de garder la bonne réputation de notre corps de police et surtout l'ensemble des corps de police du Québec et du Canada.

« On ne peut pas rester indifférent » dit le directeur de la SPTR

Le directeur de la Sécurité publique de Trois-Rivières (SPTR), Francis Gobeil, a commenté pour la première fois ce matin la vidéo de l'arrestation d'Alexis Vadeboncoeur. Il s'est dit déçu de voir de telles images, déçu aussi du comportement de ses agents. Francis Gobeil estime que la vidéo justifie la suspension des quatre agents pour une durée indéterminée.

Il rappelle toutefois qu'il ne faut pas généraliser ce genre de comportement à l'ensemble du corps policier. Il admet toutefois que son service devra travailler fort pour ramener la confiance du public.

Plusieurs directeurs de services de police assistent aujourd'hui à la collation des grades d'une cohorte d'étudiants de l'École nationale de police du Québec, à Nicolet. Le ministre de la Sécurité publique participe aussi à l'événement.

Le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, n'a pas voulu commenter la vidéo. Il a admis que « personne ne peut rester indifférent à des manifestations de violences quelles qu'elles soient. » Il veut toutefois laisser le temps à la Sûreté du Québec de faire enquête avant de se prononcer sur le dossier.

De son côté, le président de la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec, Denis Côté, appelle les gens « à ne pas sauter aux conclusions. »

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