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SNC-Lavalin soupçonné de corruption en Algérie

SNC-Lavalin soupçonné de corruption en Algérie

En plus du Bangladesh et de la Libye, les opérations de corruption dans lesquelles aurait trempé SNC-Lavalin se seraient également étendues à l'Algérie.

Selon le Globe and Mail et le Il Sole 24 Ore, un quotidien italien, un consultant employé par SNC-Lavalin, Farid Bedjaoui, aurait aidé SNC-Lavalin à obtenir des contrats d'une valeur de près de 1 milliard de dollars avec la Sonatrach, société pétrolière algérienne d'État, en échange de pots-de-vin non encore évalués.

Ce sont les autorités suisses, qui enquêtent sur cette affaire depuis mai 2011, qui suspectent Farid Bedjaoui d'avoir joué d'intermédiaire dans des paiements suspects de près de 200 millions de dollars provenant de diverses entreprises. SNC-Lavalin ferait partie du lot, mais également Saipem, une importante compagnie de services pétroliers, filiale du groupe pétrolier italien ENI.

Il y a deux semaines, des enquêteurs suisses, italiens et français ont fouillé à ce sujet l'appartement de M. Bedjaoui à Paris ainsi que la banque Suisse EFG. Plusieurs dirigeants de Saipem font aussi l'objet d'une enquête.

SNC-Lavalin admet que Farid Bedjaoui était lié à certaines entreprises qui avaient des contrats avec ses filiales. « Ces contrats étaient négociés par d'anciens salariés de notre entreprise et, autant que nous sachions, étaient à l'époque des ententes d'affaires ordinaires », a écrit la porte-parole de SNC-Lavalin Leslie Quinton. Mme Quinton n'a toutefois pas voulu dévoiler quand Farid Bedjaoui a signé un contrat pour la première fois avec SNC-Lavalin, ni pour quel type de travail.

SNC-Lavalin est présente en Algérie depuis plusieurs années, mais ses activités se sont intensifiées de 2000 à 2009. Pendant cette période, SNC-Lavalin a conclu plusieurs ententes avec Sonatrach, entre autres, pour construire plusieurs usines et même un village pour des travailleurs pétroliers. SNC-Lavalin a reçu au moins 6 milliards de dollars en contrats algériens depuis 10 ans. Le plus récent, en 2009, donnait à SNC-Lavalin le mandat de concevoir et de construire une usine de traitement de gaz naturel dans le désert du Sahara, pour 1,2 milliard de dollars.

Notons qu'en 2010, des dirigeants de Sonatrach ont été emprisonnés lors d'une enquête de corruption menée par les services secrets algériens. Mentionnons aussi que selon les enquêteurs italiens, Farid Bedjaoui aurait été un proche de Chakib Khelil, ancien ministre de l'Énergie algérien, qui a démissionné en 2010 pour une affaire de corruption.

SNC-Lavalin entravée dans des scandales de corruption

L'ancien vice-président à la division construction de la firme, Riadh Ben Aïssa, a été arrêté et emprisonné en Suisse en avril dernier. Il est depuis inculpé pour escroquerie, corruption et blanchiment d'argent en lien avec des affaires conclues en Afrique du Nord.

Par ailleurs, l'ex-président de SNC-Lavalin, Pierre Duhaime, a été arrêté en novembre au Québec par l'Unité permanente anticorruption. Il est soupçonné de complot de fraude, de fraude et d'usage de faux en lien avec le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) pour des événements qui se seraient déroulés d'avril 2009 à la fin août 2011. Le chef d'accusation d'usage de faux est lié à un contrat conclu entre SNC-Lavalin International et la firme Sierra Asset Management.

SNC-Lavalin est également soupçonnée d'avoir versé 160 millions de dollars en pots-de-vin pour obtenir des contrats en Libye, dont une partie à Saadi Kadhafi, fils du dictateur déchu.

De plus, au Bangladesh, une commission d'enquête anticorruption recommande à la justice du pays de poursuivre neuf personnes, dont un ancien vice-président de SNC-Lavalin, Kevin Wallace, relativement à des allégations de corruption concernant le projet de construction d'un pont.

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