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La Commission des droits de la personne blâme la CSDM pour discrimination

La Commission des droits de la personne blâme la CSDM pour discrimination

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPJ) blâme sévèrement la Commission scolaire de Montréal (CSDM) pour avoir Interrompu l'intégration, dans une classe ordinaire, d'une jeune élève lourdement handicapée. La Commission statue que la jeune fille, Lucie, a été victime de discrimination fondée sur son handicap.

La Commission a rendu sa décision trois ans après que la mère de la fillette se soit plainte parce que l'école où sa fille allait, l'École alternative Élan sur le Plateau Mont-Royal, avait mis fin à son intégration après huit mois passés dans une classe ordinaire. La Commission scolaire de Montréal avait conclu à l'échec de son intégration.

« Sur le plan de la socialisation, sur le plan de l'organisation des fonctions de base, il n'y a eu aucun progrès », avait déclaré en avril 2010, l'ex-présidente de la CSDM Diane de Courcy.

« Ce que dit la Commission des droits de la personne notamment c'est que l'enseignante n'a eu ni soutien ni formation pour faire cette intégration », rapporte la mère de Lucie, Anne-Lise Polo.

La Commission ajoute : « le nombre d'élèves n'a pas été réduit pour tenir compte de son arrivée dans la classe, les évaluations visaient plutôt à démontrer l'échec de son intégration qu'à déterminer les moyens pour la favoriser ».

Anne-Lise Polo, qui assure que Lucie ne dérangeait pas les autres élèves, n'est pas surprise de cette décision.

L'Office des personnes handicapées reçoit constamment des plaintes concernant l'intégration d'élèves dans les écoles. Budgets et priorités des commissions scolaires y sont pour quelque chose.

« On devrait avoir une approche par besoins pour l'enfant, mais le système on dirait qu'il se dirige vers une approche par commission scolaire. L'enfant doit s'adapter aux besoins et aux services que la commission scolaire offre au lieu que ce soit le contraire », affirme Gilles Bélanger, chef de service du soutien à la personne à l'Office des personnes handicapées du Québec.

D'ici au 22 mars, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse demande à la CSDM de verser 20 000 $ à Anne-Lise Polo pour dommages moraux. Et surtout,« qu'elle effectue le classement de Lucie en classe ordinaire à moins de démontrer qu'il n'est pas dans son intérêt de fréquenter la classe ordinaire, malgré les adaptations envisagées... »

La Commission scolaire de Montréal a indiqué qu'elle analyse cette décision. Si elle refuse de répondre aux mesures de redressement, la cause de la petite Lucie pourrait bien se retrouver devant le Tribunal des droits de la personne.