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Violence et agressions sexuelles : la GRC accusée

Violence et agressions sexuelles : la GRC accusée

Un nouveau rapport publié par l'organisme Human Rights Watch fait ressortir les mauvais traitements infligés par des policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à des femmes et filles autochtones dans le nord de la Colombie-Britannique.

Selon ce rapport, des agents de la GRC ont fait un usage excessif de la force et ont commis des agressions physiques et sexuelles.

Le rapport de 89 pages documente les défaillances persistantes de la police en matière de protection des femmes et des filles autochtones de cette région contre la violence, ainsi que le comportement violent de la part de certains policiers à leur endroit.

L'organisme estime que ces défaillances et mauvais traitements aggravent les tensions de longue date entre la GRC et les communautés autochtones le long de l'autoroute 16, qui a fini par être surnommée « l'autoroute des Larmes ».

Selon Human Rights Watch, le gouvernement canadien devrait mettre en place une commission nationale d'enquête sur les assassinats et disparitions de femmes et de filles autochtones, pour aborder notamment les répercussions des mauvais traitements policiers.

De l'avis de Meghan Rhoad, chercheuse pour la division des Droits des femmes à Human Rights Watch, la menace de la violence conjugale et aléatoire d'un côté, et les mauvais traitements de la part des agents de la GRC de l'autre laissent les femmes autochtones dans une insécurité constante.

L'été dernier, Human Rights Watch a interrogé 50 femmes et filles autochtones et mené 37 autres entretiens auprès de familles de femmes assassinées et disparues, des dirigeants autochtones, des prestataires de services à la communauté et d'autres personnes au sein de 10 communautés.

De nombreuses jeunes femmes ont déclaré à Human Rights Watch que la GRC avait omis de les protéger. Elles ont également décrit des cas de violence policière, notamment l'usage excessif de la force contre les filles, des fouilles corporelles à nu de femmes par des agents de sexe masculin, ainsi que des violences physiques et sexuelles.

Une femme a déclaré que quatre policiers l'avaient emmenée dans un endroit éloigné et violée en la menaçant de la tuer si elle en parlait à quiconque.

Certaines femmes qui ont appelé la police à l'aide se sont vues accusées d'avoir provoqué la violence, humiliées si elles avaient consommé de l'alcool ou des drogues; elles se sont retrouvées en danger d'arrestation pour des mesures prises en légitime défense.

Le chef intérimaire libéra,l Bob Rae, a demandé mardi au premier ministre, Stephen Harper, d'instituer une commission royale ou une enquête parlementaire sur ces faits troublants.

M. Harper a répliqué que le gouvernement était fortement préoccupé par la violence envers les femmes et qu'il avait investi des ressources additionnelles dans le contrôle policier, les enquêtes et la prévention.

Il a déclaré que les assassinats et enlèvements de femmes dans ce pays étaient absolument inacceptables. Il a affirmé que le gouvernement continuerait d'aller de l'avant avec un programme de justice pénale énergique pour lutter contre ces problèmes.