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Au Carnaval de Québec, l'occasion de braver l'hiver

Au Carnaval de Québec, l'occasion de braver l'hiver

Habitués à composer avec le froid, les Québécois n'hibernent pas : lors du Carnaval de Québec, ils bravent températures polaires et fleuve gelé pour s'adonner à des épreuves sportives intenses, des jeux et autres défis loufoques.

Le 59e Carnaval de Québec, qui fait battre le coeur de la capitale de la Belle Province depuis le début du mois de février, a été la scène dimanche 10 février de l'un des moments les plus attendus de cet événement : la course de canots, ou comment traverser un fleuve de la largeur d'un lac en grande partie pris dans la glace. Sous un soleil éclatant, à -14°C.

"Le but, c'est de traverser le plus vite possible le fleuve et de revenir. Il faut trouver les veines d'eau sur ce tapis roulant de glace. C'est très physique mais vraiment galvanisant", explique Renaud McKinnon, membre de l'équipe de l'Université de Rimouski (au nord-est de Québec) qui, avec ses quatre amis, a remporté l'épreuve.

Aux premières loges, Frédéric Lafontaine, étudiant en physique de 24 ans qui met ses cours "en sommeil" pendant les quinze jours de fête, bouillonne : "Pendant le carnaval, il fait chaud, très chaud", dit-il, accompagné d'une dizaine d'amis.

"On pourrait se résigner, s'enfermer six mois de l'année à attendre que le printemps arrive. On préfère défier l'hiver, c'est dans nos gènes", clame-t-il.

Devant le fleuve Saint-Laurent, qui remue encore un peu sous les plaques de glace grosses comme des chalutiers, Noémie Léveillé est venue encourager un ami. Celui-ci compte parmi les membres des 51 équipages déterminés à "casser la glace".

"Le thermomètre est passé au-dessus du point de congélation seulement quelques heures depuis début décembre. On a un vrai hiver", se réjouit-elle.

Sur cette banquise vivante au pied de la ville, plus de 250 "forçats" ont défié les éléments pour cette course extrême où les bateaux effilés, portés par les athlètes, glissent sur la glace avant d'affronter des courants féroces à grands coups de rames.

"On veut tout casser"

Pour Frédérique Saucier, membre de l'une des 14 équipes féminines engagées dans l'épreuve, ce sport né au Québec "est un peu comme du rugby, avec la glace et le fleuve comme adversaires". Son équipe baptisée "Georges V", avec une moyenne d'âge de 35 ans, s'entraîne six mois par an.

"Le Saint-Laurent, c'est notre terrain de jeu, dit cette jeune maman. On avait remporté le titre en 2011, mais pas l'année dernière parce qu'on a toutes eu un bébé. Cette année, on veut tout casser", lâche-t-elle avant de se lancer.

A quelques brassées du fleuve, c'est sur les Plaines d'Abraham, poumon vert - blanc l'hiver - au centre de Québec que se déploie le Carnaval. On y croise des familles, des fêtards, des touristes.

"C'est un moment un peu magique que nous attendons fiévreusement. C'est devenu commercial avec de plus en plus de commanditaires, l'entrée est un peu chère (15 dollars, ndlr), mais ça reste notre carnaval. Le défilé était très beau, les illuminations sur les bâtiments de la ville étincelantes", s'émerveille encore Suzanne Blet, grand-mère et retraitée, venue avec ses quatre petits-enfants.

Samedi 16 février, c'est l'épreuve ultime, celle du bain de neige. "Au moins une fois dans sa vie, il faut goûter à la neige tout nu", confie Aline Andrieux, enseignante de Montréal et fidèle du carnaval depuis vingt ans.

Alain Winter, le président du Carnaval, espère voir 400.000 visiteurs d'ici le 17 février, dernier jour des festivités.

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