Selon l'organisation américaine Open Society Justice Initiative, le Canada et 53 autres pays ont collaboré avec la CIA à son programme de détention secrète et de torture de suspects après les attentats du 11 septembre, dont Maher Arar a fait les frais.
Le rapport de l'organisation indique que ces 54 gouvernements ont participé à ce programme de diverses manières : en accueillant les prisons secrètes sur leur sol, en aidant à la capture et au transport des détenus, en interrogeant et en torturant, en fournissant des renseignements ou encore en ouvrant leur espace aérien pour permettre le transfert illégal de personnes d'un pays à un autre.
C'est dans le cadre de ce programme de collaboration, poursuit le rapport, qu'a été arrêté le Canadien Maher Arar, interpellé alors qu'il était en transit à New York. Il avait ensuite été déporté en Syrie et torturé. Le Canada a depuis admis son erreur et indemnisé M. Arar.
L'enquête de l'organisation précise d'ailleurs que le Canada est le seul pays à avoir présenté des excuses à une victime de ce programme, et à avoir comme l'Australie, la Suède et le Royaume-Uni, versé de l'argent à des victimes.
Outre Maher Arar, le rapport identifie 135 personnes qui ont été détenues ou transférées par la CIA. Certaines étaient des membres engagés du réseau terroriste Al-Qaïda, mais d'autres, comme le ressortissant canadien, ont été arrêtées par erreur et maintenues en détention.
L'Open Society Justice Initiative précise que le Canada a aidé la CIA en lui fournissant des renseignements privilégiés, mais aussi en lui permettant d'emprunter son espace aérien. Ainsi, 20 avions de la CIA ont effectué 74 vols en territoire canadien, en passant notamment par Gander, à Terre-Neuve-et-Labrador, en route vers l'Afghanistan ou la Lituanie.