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Égypte : un autre pas vers le dialogue

Égypte : un autre pas vers le dialogue

À l'initiative de l'Université Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite, la classe politique égyptienne s'est réunie jeudi pour tenter de trouver des voies de sortie à la crise qui perdure depuis une semaine.

Les partis de l'opposition regroupés au sein du Front du salut national (FSN) ont rencontré le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), le bras politique des Frères musulmans, dont est issu le président Mohamed Morsi, des groupes révolutionnaires et des représentants des Églises d'Égypte. Ces groupes se sont engagés à favoriser le dialogue entre l'opposition et le pouvoir.

Dans le document signé au terme de la réunion jeudi, les participants ont «

dénoncé la violence sous toutes ses formes

», et promis de s'abstenir de «

toute incitation à la violence

».

Ils ont également souligné «

la responsabilité de l'État et de son appareil sécuritaire de protéger les citoyens

».

Mohamed ElBaradei, une des figures du FSN, a évoqué une entente pour régler les «

différends par les moyens pacifiques

».

« Tous (les participants) ont exprimé leur disposition à faire des concessions », a expliqué Saad Al-Katatni, chef du PLJ. « Le règlement des problèmes de la transition démocratique passe inéluctablement par le dialogue », a-t-il ajouté.

Au-delà de l'engagement, un comité, représentatif des factions politiques et des jeunes, a été chargé de préparer ce dialogue «

sans condition préalable ».

Juste après l'annonce de cette rencontre, la présidence de la République a rendu public un document dans lequel elle salue « un pas important sur la voie d'un retour à la stabilité » dans le pays.

De son côté, le grand imam d'Al-Azhar a déclaré à l'issue de la rencontre que le dialogue est « une garantie contre la monopolisation du pouvoir, qui conduit à la tyrannie ».

Cependant, le FSN a maintenu son appel à une journée de manifestation vendredi malgré le risque de nouvelles violences.

L'Égypte vit une vague de violence depuis la commémoration du second anniversaire, le 24 janvier, du soulèvement qui a conduit à la chute de l'ancien président Hosni Moubarak. La condamnation à mort de 21 personnes accusées de meurtre lors d'affrontements au cours d'un match de soccer en 2011 a exacerbé les violences qui ont fait au total 56 morts dans tout le pays.

Devant cette situation, le président Morsi a décrété l'état d'urgence et le couvre-feu à Ismaïliya, Port-Saïd et Suez. Mais cette mesure n'a pas réussi à endiguer les troubles.

Le Black Bloc entre en scène

La justice égyptienne a annoncé jeudi l'arrestation d'un membre présumé du Black Bloc, qu'elle soupçonne d'être impliqué dans un « projet israélien de sabotage ». Au total 20 membres de ce groupe ont été arrêtés.

Le Black Bloc, dont les membres portent cagoules et capuches noires, a fait son apparition lors des dernières manifestations en Égypte.

Lors des manifestations les membres du groupe se distinguaient en scandant « le chaos contre l'injustice ».

Dans une vidéo mise en ligne sur YouTube, le Black Bloc égyptien affiche son opposition au pouvoir du président islamiste Mohamed Morsi en affirmant vouloir « faire face au régime des tyrans fascistes ».

Le bureau du procureur général a expliqué que le suspect avait été arrêté au Caire en possession d'un « projet israélien prenant pour cible des compagnies pétrolières et des installations vitales » en Égypte.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien, Yigal Palmor, a nié toute implication d'Israël dans cette affaire. Il a affirmé ne pas savoir si le suspect avait l'intention de mener un plan de sabotage, mais a jugé « absurde » le fait d'impliquer Israël dans cela.

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